Mazette qu’elle fut bonne cette petite fiesta Célestinienne! Dans un premier temps Mario. D, bien connu sur la place amienoise, et sa cold où l’existence en prend un coup. Ensuite Krak, Belges fous, déroutants sauf que là tu les suis jusqu’au bout du trip. La belgitude dans toute sa splendeur, après quelques mots avec Fil l’homme au bonnet et son acolyte prennent place. Toujours prenant, le duo dessert synthés en brise et saccades aux tons variables, au gré d’un registre que le vague à l’âme imprègne. On les y accompagne, le Mario a ce don de musicaliser avec maestria des ressentis plombant. Ses lives, tranches de vie sans fard, fédèrent ses fidèles et leur offrent une série de morceaux minimaux, maximaux de par leurs effets et effluves. Vivant, Mario. D fendra la foule qui je pense, l’abrite. Il y trouve refuge, ça tombe bien celle-ci et on la comprend aisément l’accueille avec enthousiasme. Les airs de Mario. D flottent, peuvent se faire bien plus (écorchés) vifs. Un délice, lumineusement défaitiste, source de renouveau et synonyme de vertu stylistique. Sacrebleu, le seul t-shirt « Vivant » restant si je l’achetais me couperait le souffle, « valorisant » mon embonpoint pourtant bien gommé. Ce n’est que party remise, Je me sens renaître et dépose mon godet sur un bidon, goûtant au set dans une posture pour moi inhabituelle, de derrière l’assistance. Et c’est tout aussi bon, quand bien même On est mieux sur le sol dixit Mario. D.
Mario. D
Deuxième breuvage, j’en oublie ma belle gourde remplie d’eau. Je partirai d’ailleurs sans, Mémoire battant de l’aile. Sans trop trainer Krak, époustouflant, nous joue son rock éclaté, souple et agile, versatile et orageux. Le sextette interprète brillamment, groove comme pas un, fulgure, tape des breaks, visite des terres multiples dont il fait son terreau. Magistral. La chanteuse, charismatique, et ses équipiers au diapason charpentent, inventifs, des trames qui bien loin nous emmènent. Tourbillons jazzy, ruades sulfureuses, joliesse de l’instrumentation, pointes sauvages et pétries de créativité font le sel d’une venue mémorable, alors que prenant connaissance de sa programmation j’ignorais tout de cette formation au brio fou. Le public se meut vivement, conquis. Une Dame aura même l’honneur, insigne, de chanter quelques mots. Qui est-elle donc, que je lui refile la photo de ce court mais marquant instant? Krak porte bien son nom, troupe de cracs au bric-à-brac énormissime. Fil à l’issue du set évoquera d’ailleurs les géniaux Dog Faced Hermans, clique écossaise remontant aux 80’s/90’s, à l’esprit similaire, qui a d’ailleurs pris part aux Eurockamiennes en 94 ou 95, sais plus trop faudrait que j’ouvre mes cahiers à tickets, au Cirque Municipal de notre city. Il n’a pas tort, le patchwork de Krak souffle un vent d’anarchie sonore tout bonnement stupéfiant. Célestine craque à juste titre pour Krak, jeunes gens au talent presque insolent pour le concurrent, dont on espère que très vite ils couronneront leurs prestations par un LP à la hauteur de leur conséquente intensité.
Krak
Photos Will Part en Live, auteur de l’article…