Last Eon vient de Cassino, en Italie. Post-rock, pop et suave, trop pour moi d’ailleurs, il a sorti un premier opus fin 2018, intitulé Before I close my eyes. Avec Wooden Bodies, il sert cinq titres que Stepping On The Fallen Leaves polit d’entrée de jeu, dans une pop chatoyante mais comme déjà dit, assez inoffensive. Beau à entendre, Last Eon manque d’encarts plus osés. Old tune (Albert) est fin, on guette en vain l’implosion décisive. Très post, il déploie une atmosphère céleste. Celle-ci offre de soudaines et prudentes éruptions, je plussoie mais n’arrive dès lors guère à complètement adhérer. Love spectre dying et ses tambours, son chant amical, sa patine aussi, oscille entre l’avenant et des parties plus « agitées », dans la ouate toutefois. Last Eon façonne des paysages, l’œil est flatté mais l’oreille demande plus d’audace.
L’ep apaise, c’est un atout à faire valoir. En ce sens Our favourite forests, sur plus de huit minutes ayant le mérite de varier, trouble la quiétude récurrente et il va de soi que l’on salue l’initiative. Wooden bodies, sans être mauvais loin s’en faut, pourrait se hérisser. Il y gagnerait, à mon sens. A l’heure où pointe le terminal Lost tales je ne suis toujours pas rallié, bien qu’ayant tenté, aux travaux de nos amis de la Grande Botte. Je reconnais néanmoins, à la formation drivée par Sergio Todisco, un capacité avérée à élaborer des vignettes sonores chatoyantes qui les créditeront auprès d’une certaine frange d’auditeurs.