Fugue, au registre shoegaze/noisy et cold bien trempé, répond aux questions de Will Dum…
Photo en avatar: Amaury Beysson
1. Je vous ai découverts en juillet dernier, au R4 de Revelles, alors que j’arpente les recoins régionaux depuis belle lurette ! Comment Fugue s’est-il formé, quel a été votre parcours jusqu’alors ?
FUGUE est né d’un premier projet que nous avions Antonin, Romain et moi avec Kelly, notre chanteuse/bassiste de l’époque. C’était un groupe de rock de lycée, qu’on utilisait surtout comme prétexte pour se retrouver et passer un moment ensemble ! À la fin du lycée, chacun a tracé sa route, notamment Kelly qui est partie faire ses études à l’étranger. On a donc dû trouver un moyen de continuer nos conneries sans elle ! Nathan nous a rejoint à la basse à l’époque et j’ai pris le chant.
2. Quel souvenir gardez-vous, d’ailleurs, de cette prestation sur la scène…3, alors que des formations à mon sens moins méritoires trustaient la grande scène ?
On garde un super souvenir du R4 ! Bien qu’on devait jouer sur la grande scène, l’heure à laquelle on était prévus et la tempête ont fait que ce n’a pas été possible. Heureusement, l’organisation a trouvé un moyen pour que l’on se produise quand même, et c’est le plus important ! On était tellement frustrés de ne pas être sur la grande scène qu’on a tout déchargé en jouant et les gens étaient au rendez-vous !
3. Votre Fugue, c’est laquelle au juste ? Celle de l’ado de foyer « ras le bol des règles », la fugue strictement musicale (empreinte de fougue dirait-on) , ou encore celle qui consiste à « fuir » vers des territoires sonores personnels ??
FUGUE ça correspond à ce souhait, à la sortie du lycée, de ne plus être juste un groupe de potes mais d’entamer un projet sérieux. On était le groupe de petits jeunes du village et c’était cool ! Mais on ne voulait pas que ça reste un passe temps du mercredi après-midi, ahah…
4. YELL, votre deuxième EP, sort en novembre. Qu’y abordez-vous en termes de thèmes, comment avez-vous procédé pour concevoir YELL ?
YELL parle beaucoup de la recherche de sa propre identité, en tant que jeune adulte qui débarque dans un monde incompréhensible et terrifiant. Aussi bien en se comparant à certains modèles, comme nos parents, qu’en se questionnant sur la personne que l’on souhaite devenir.
5. A l’écoute j’entends APTBS, Whispering Sons, de la cold-wave, une belle pop aussi, vive, The Cure un peu, et pas mal d’autres choses. Vous sentez-vous encore redevables à un voire des groupes ou encore à une mouvance musicale précise ?
On se sent clairement redevables de toute cette scène post-punk. Ce serait une étrange coïncidence que tout le monde nous parle de The Cure sinon ! On a grandi en se gavant de cette musique, comme pas mal de groupes de notre âge, ce qui expliquerait cette vague post-punk/crank wave qui explose depuis près de dix ans.
6. Qu’attendez-vous de ce second EP ? Prévoyez-vous de changer de format (vous me voyez venir je suppose..) à l’avenir ?
YELL est notre premier EP sérieux. J’entends par là, suivi par un attaché presse, playlisté un minimum sur les plateformes et dans lequel on investit une vraie énergie. On a pas mal changé d’esthétique au fur et à mesure que le groupe évoluait, et on pense avoir trouvé un son qui nous plait et que l’on veut développer. Un mélange entre shoegaze, post-punk et pop. Pour le moment, on met toute notre énergie en exploitant YELL ! On prépare d’autres choses à ce sujet…
7. Basés à Amiens, que pensez-vous de sa scène rock et de sa scène plus globale, tous genres confondus ?
Il y a énormément de supers projets sur Amiens et ses alentours. On a eu la chance de rencontrer des artistes comme Agnès (anciennement Balidou) ou encore Ti Moon et Korbo qui sont des musicien.nes et des personnes magnifiques. Iels ont une sensibilité particulière et une sincérité dans leur musique qui nous touche particulièrement.
Pochette de l’EP