KABAAL (« boucan » en neerlandais) est le projet solo du batteur Jakob Warmenbol, musicien belge installé…à Marseille. Batterie et samples s’y couplent, après avoir fait le Kéké non sans bonheur le musicien signe ce World Why Web agité et plus qu’intéressant, aux douze titres sans laisse. Bankcorruptcy et ses voix cinglées, ses syncopes dingotes assurent le style du bonhomme, ouvertement de niche. Un fatras de génie, inclassable, qu’on ne se lasse pas de s’envoyer. Haaaawyeaahh, moins frétillant d’abord, opte lui aussi pour l’enfièvrement sonore et rythmique. Bordel Adèle, c’est quoi ce truc? Ca se fait tribal parfois, ça joue une électro que la batterie hache, et ça capture à chacun des morceaux livrés. Dunmaal me donne raison, ses vagues répétées auront raison du récalcitrant. Weerman calme le jeu, enfin un peu, avant de saccader en portant des bruits en pluie. Kumbaya, plus alerte, se loge dans les cranes où il met un foutu foutoir. Miauw dans la foulée triture ses samples, assied sa cadence, délivrant un bazar dont on s’entichera. Je te dis pas, en live, la sueur que KABAAL doit faire couler.
Sur le second volet World Why Web, éponyme, propose une trame post-punk. Mais à la KABAAL, donc en cabale totale. On croirait, si si Biggy, y entendre des guitares…mais détournées, liées à un allant mastoc. Jazz Is Not Fun prétend ensuite le Belge, soufflant un rendu destroy qui flirte avec le free jazz. Diantre! On n’en est pas même rentré que Noir, de vocaux encore une fois psychiatriques en boucles réitérées, distille un effet là encore monstre. La découverte est à propager, Klaxonlied l’africanise me semble t-il mais bon, comptez pas sur le Jakob pour nous la jouer rangé. Ses futs cognent, louvoient, et ses décors partent en vrille(s). Le kif, de A à Z. Hungarian Funk pousse le bouchon, d’une « fonk » fanfare complètement percutée. KABAAL c’est d’la balle et ça rebondit partout, comme au flipper. Smirk en guise de cerise impose un tapage euphorique, convulsif et addictif à l’image de ce World Why Web tout entier.