Fondateurs du label Paradoxe Club, dédié à la « deconstructed club music », les deux producteurs et DJ To Van Kao et Le Dom explorent à travers Otto Diva des sphères techno dark wave mâtinées de new-wave. Nothing At All décline ces tendances sur cinq titres, l’éponyme Nothing At All y dépose sa vivacité et ses cascades sombres, sur chant en Français mutin qui rafle le butin. Rien de nouveau sous le soleil, si je puis dire, quand bien même le tamisé prévaut ici, mais la paire sait faire. Techno mécanique, entrainante, entourée avec simplicité. Le procédé fonctionne, Dans le Désert lui aussi file. New-wave sur certains bords, indus enfin pas loin, sur d’autres, il s’enrobe de boucles adroites. Il breake nuageusement, puis reprend sa course et prend fin. Il est suivi d’ El Ritmo Que Te Salve, dépaysant de par sa langue, clubbisant, du tunnel aussi.
L’EP déroule, sans s’effilocher. Increase, decrease, de chants songeurs en cadences assurées, de syncopes obscures en dansant de l’underground, apporte une quatrième pierre bien campée. Puis Bonfire, de traits plus rock d’abord, à la Battant ou LCD Soundsystem quand ça leur prend, cold aussi, assure un terme qui loin d’écorner le rendu, se permet d’en tirer l’étendue. Otto Diva aligne les bons points, porteur au final d’un Nothing At All estimable.