En 2009 sortait ce disque estampillé NONSTOP, novateur, qui balafrait le hip-hop de bribes d’autres tendances. Aujourd’hui Ici d’Ailleurs, dont on connait le flair, le ressort en vinyle et lui greffe un live capté en 2006 aux Eurockéennes de Belfort, lors de l’ultime concert de NONSTOP. On s’en réjouira, dans l’élan de son Alien au pays des aliénés Frédo Roman épaulé par une sorte de dream-team de l’indé qui bifurque voit un opus essentiel revenir en toute logique au premier plan. Son frère Richard, ex-bassiste de Diabologum, est de la partie. Henning Specht (Hypnolove) tient les synthés, agités. Un troisième Diabologum, Denis Degioani, gère le mix et la réalisation. Serge Teyssot-Gay (ex Noir Désir et Zone Libre) apparait sur quelques titres et Stéphane Blanquet signe le visuel, décalé. Voilà pour les intervenants, en ce qui concerne le contenu La vengeance des minables dézingue ses chants et ensuite, suinte un rap-rock brulot, syncopé, de haute volée. Quant aux mots écoutez-les bien, sous couvert d’absurde ils révèlent bien des choses. Robot à la viande, électro cinglée, convie Arnaud Michniak. Tout un Programme, solidifiant, lubrifiant une approche sans pareille. Refrain à reprendre, dans l’élan Y’a quoi ? Y’a qu’ça ! fait de même et assène sa clairvoyance, ses loopings de sons givrés. « Y’a quoooi, y’a qu’çaaa »!, la tchatche cartonne et détonne. Plus on me rassure et plus je crie, crissant, rachitique. Guitares finement aiguisées, sonorités jazzy déviées, verbe à nouveau en géniale perdition.
Vite la suite, elle tient en un On va vous simplifier la vie également intelligent, en ruades abruptes. Il va de soi que NONSTOP, agile, n’a que faire du prêt à entendre. Garden party, électro-cold, de ses boucles filantes, accélère d’un coup et s’avère incapable de tenir en place. Les matchs nuls arrangent tout le monde, pas faux, convoque lui des décors aériens, remuants itou. Le texte est éloquent, c’est une constante chez le père Roman. Avec un nom pareil, tu m’étonnes qu’il débite! Les refrains c’est des tours de rond-point, du coup j’te dis même pas l’ivresse qu’à force de tourner on attrape! Grattes acérées, fusion saccadée, bruits grésillant. Arbitre enculé, rapide, intrépide, « hommage » le sport sur une vivacité incoercible. Il aide la police, aussi, auto-occis. Bouffe mon beat et ses voix qu’on dirait d’abord Armand de Sloy sur Pop, si si j’te jure Arthur, poste là sa verve. Le disque est énorme, Point A point barre calme le jeu avec joliesse. Sa seconde moitié, néanmoins, prend la tangente. Excellent.
Après l’incartade Trop bon trop con, groovy, étire le délire. Soniquement l’album rassasie, le titre éponyme met tout le monde d’accord en n’y entravant rien. La plume de NONSTOP dévaste, dévastée. S’en sortir pour aller où (Live) inaugure alors la face D, dédiée aux planches, dans une lancinance immersive et évidemment hirsute. Idiot cherche village suit, d’abord orchestral, muant en une trame enivrante que des abords rock peinturent. Devant ma nuque riffe serré, volubile et indélébile. NONSTOP en concert, ça déchire messire! Le coeur dans le dos sert une belle valse, entre motifs bellots et phases plus sales. Rien dans la culotte privilégie la deuxième option, l’ajout des six perles de scène s’avère pertinent. La main froide conclut alors, saigné par des sphères sonores psychotropes, une réédition qu’il s’agit de s’offrir, à propager aux néophytes, incontournable et de niveau maximal.