Ce fut sur scène bien bon, je tairai le reste parce que flemme, comme dirait l’autre, et c’est marre. Les Conférences Bunker ouvrirent, duo nancéien composé de Kévin Angboly (batterie, percussions, objets, voix) et Victor Rémy (boîtes à rythmes, synthétiseurs, percussions, objets, voix) qui fit d’abord entendre un chaos improvisé où stridences et lancinance dépaysantes se disputent la vedette, agrémentées de chants occasionnels bien frappés. Une performance ahurissante, inédite, bien en phase avec le lieu et son esprit d’ouverture à la différence. Au passage c’est Halloween, j’allais écrire autre chose mais que nenni, les gaillards de l’est nous emmènent dans un univers captivant, expérimental vous l’aurez saisi, créatif, le dos tourné à toute forme de soumission au diktats de la zik. Excellent, tout comme le breuvage vendu par la brasserie de Clemery dont l’un des deux musiciens est le co-fondateur. En poche il me reste quatre boules, juste de quoi assurer mon traditionnel passage à l’épicerie de nuit. J’y verrai des grimés, que soigneusement j’éviterai. Pour l’heure j’observe, le stand de merch me fait de l’œil mais mes ressources prohibent bien des choses. En tous les cas merci Kévin, merci Victor, je suis sur les rotules mais votre set me galvanisa.
Les Conférences Bunker
Ruth Rosenthal et Xavier Klaine se préparent alors, j’ai grandement hâte de voir se traduire leur excellent On Beautiful Days. Nous allons être comblés, au delà de l’attendu. La paire possédée et impliquée, que ce soit textuellement comme dans ses investigations soniques, signe en effet un set percutant, en d’autres temps dronisant, au sein duquel les parties de touches en noir et blanc du Français, enivrantes, enlevées, cohabitent avec la diction scandée où incantant de la dame de Jerusalem (à l’origine), qui itou frappe une batterie et use d’objets inattendus. Winter Family, dans une mouvance toute personnelle, s’attire les faveurs de l’AF. J’en oublie ma fatigue, elle aura bien le temps de ressurgir. Winter Family est racé, verbé, engagé, sans fard il brusque et envoûte. Son show est merveilleux. Punk aussi, quand sa vitesse en colère tourneboule l’assemblée.
Winter Family
Chaos et mélancolie vont de front, le mien ridé oscille de bonheur. Le live n’est pas trop long, c’est un atout supplémentaire et l’assurance de rester en phase. EUROPE, YOU ARE THE CRIMINAL! et ma foi, nous plussoyons. Winter Family touche aussi au théâtre, ça se ressent dans les attitudes. Sa sauvage musicalité lui fait honneur, il milite avec prestance et sa prestation outrepasse l’excellence. Il revient, sujet au cris, pour un rappel débridé. C’est la cerise dira t-on, à mi-chemin de diverses tendances qu’il assemble avec maestria le projet cire un concert de haute volée. Je slalome entre les personnes, laisse la tutelle à ma droite et reprend la route, souvenirs sonores et photographiques dans le buffet, à l’issue d’une soirée qui restera à juste titre dans les mémoires des privilégiés du soir.
Winter Family
Photos Will Part en Live, auteur de l’article!