Chez Buñuel tu trouves Eugene S. Robinson (OXBOW), au chant et aux textes, allié à une triplette ritale composée du guitariste Xabier Iriondo (AFTERHOURS, A SHORT APNEA), du bassiste Andrea Lombardini (The FRAMERS) et du frappeur Franz Valente (IL TEATRO DEGLI ORRORI). Avec ça déjà, tu peux commencer à espérer. Quand tu vois la liste des guests, dont Duane Denison (guitar on American Steel), tes attentes tendent à se confirmer. L’écoute de Mansuetude valide tout d’un seul coup, dans une noise versatile, jamais inerte, qui plombe ton azur dès lors que surgit l’ouvrant Who Missed Me. Un pavé syncopé, riffeur et ardent, qui fait dans le mélodique flingué par son impact. Hurleur, strident, massif, il arrache tout. Drug Burn pend la suite et accélère sévère, tout aussi brûlant. J’adhère. Class rue, dans le cri primal, noise certes mais loin d’en dépendre. Movement No. 201 harangue, fait du bruit. Il breake, pas psyché mais presque, et sert des convulsions. Bleat (with Jacob Bannon of CONVERGE, ah ouais quand même!!!), leste, reverse de l’essence sur le brasier. Les cadences valsent, l’auditeur perd la tête. Ca tombe bien, il est là pour ça.
A Killing On The Beach pulse, voit ses vocaux délirer et des plans mélodieux s’insérer. Dans la démence géniale Buñuel, de Frisco, impose son approche sans coup férir. Leather Bar l’enclume, parpaing ultime. High. Speed. Chase. passe la sixième, frénétique. Ce bordel excelle, American Steel (with Duane Denison of THE JESUS LIZARD, et ouais Biggy!) accentue son côté wild. Possédé, l’album déchire. Fixer (with Megan Osztrosits of COUCH SLUT), entre guitares en feu et chants pour le moins malades, consolide un ouvrage enfiévré. Il se tempère, reste toutefois dans la tempête. Trash, lui, laisse sa batterie castagner. Valable à (et sur) plus d’un titre, Mansuetude déboite.
Vers la fin Pimp, hirsute, pesant et opaque, cloue un opus majeur. J’en remercie Skin Graft, l’un des deux labels impliqués dans sa sortie, qui apprécie mes écrits et de ce fait, m’envoie ses sons trop bons. Mazette, c’est déjà le quatrième album des Ricains! A la ramasse je suis mais qu’importe, celui-ci me comble par delà les combles. A Room In Berlin le clôt dans le psychiatrique, sur fond de cloches mortifères, avant de riffer comme à l’armée. La chanson alterne, complètement perchée, les deux options. Le disque lâche là ses derniers soupirs, pas une minute on n’a pu en décrocher tant il s’illustre et nous malmène en se montrant, constamment, à la hauteur de son line-up de folie.