Au départ je me méfiais, les trop déguisés ça peut cacher du creux! Mais Catchy Peril, quatuor fou et de chez nous, signe là un premier EP de haute volée. Un Disco Sucks déjà franc, de par son nom, qui nous présente cinq plages où post-punk et glam percutent l’électro, et encore je résume sévère, à la merci d’un groove tonitruant. On y entre comme dans un Dancing indie, prêt à valser grave, soufflé par un glam à fine lame. Les chants se lient, dans deux sphères distinctes. Les chœurs allègent, l’allant du bazar rafle direct la mise. L’ouragan est salvateur, il passe brièvement à la douceur mais demeure sonique et on aime ça. Deserve Better, pas moins vivifiant, sève un rock burné. Dans le même temps, il lâche des motifs dansants. Bingo, dans la foulée et en Français Angry Kids maçonne un post-punk au ratissage large. Il dévie, plein de vie, et s’en va chercher dans d’autres mouvances. Là encore ça pulse à bloc, et les « pa-pa pa la-la » euphorisent sans rémission possible.
Nous voilà donc bien, prêt à se cogner ce She’s Bored qui loin de l’ennuyeux, agile, complète Disco Sucks sans dénigrer le genre, tiens. Il s’en nourrit même, le fond dans son chaudron, et en tire des titres d’éclat. She’s Bored mais pas nous, bienheureux de la découverte. Catchy Peril est indé-catchy, inspiré, et même affiné il continue à persuader. Le subtil et magnifique Nico le prouve, ciselé avec maîtrise. C’est la cerise terminale, surplombant le mille-feuilles, à mettre à l’actif de ces Catchy Peril dont on réentendra parler, à coup sûr, en termes foutrement et logiquement élogieux.
©Margaux Mullet