Indéxcellente, Camille Warmé avec son Helluvah s’illustre depuis 20 ans ou presque, de traits rock sulfureux mais pas que. Fire Architecture, son nouvel opus enfanté avec l’aide de BobX, n’usurpe donc pas le constat. Pop, rock et électro, bruyant comme de feutrine, il s’amorce sous les Best Auspices. Aérien, le morceau monte en puissance. Il attire, on y sent de futures implosions. La nuit américaine, en French et sans plagier Lescop, en réitère pourtant la portée cold-pop. Ses guitares donnent, le tempo arrache et la voix narre, dans un fond menaçant. Stylé. One misfortune, avec ces mêmes « grattes » incisives, ce rock entre race et mordant, y va de son déroulé. Sa fin se tumulte sans trop de dommages, le chant demeurant mélodieux. Puis We want revenge, post-punk filant, assure une suite de qualité intacte. Helluvah va bien, on n’en doutait guère. First time grésille, fin mais aussi nuageux. Le dosage est trouvé, arpentant une palette valable. Somewhere uncertain, cold et alerte, le confirme sans faiblir.
Il existe chez Helluvah, produit de nos régions, un savoir-faire maison. Cold rage and blood se Breedersifie, poppy comme percutant. Sa basse le fait danser, on y trouve des motifs à la Young Marble Giants. The river trace subtilement, dans l’élan I want it solid varie entre lo-fi et électro-pop indie que The Notwist n’aurait pas reniée, solide. Fire Architecture est assurément une réussite, une de plus me direz-vous sans tort, à imputer à Helluvah. Celebrate la sacre en mariant le finaud et le sous-tendu, élégamment noisy, en conclusion d’un disque digne du rang de ses deux principaux penseurs.
©D.Cluzeau