Allein In Der Badewanne vient de Rennes, on est déjà sur les bons rails. Cold et post-punk, il sort un album éponyme que douze titres charpentent sans que la casbah s’effrite. Intro ouvre le bal, dark. Des chuchotements s’en échappent, des pulsions quasi…trip-hop, aussi, qui attirent de par leur textures grinçantes. Seveso prend le relais, Motoramesque, avec autant de dégaine. On pense à The Cure aussi, entre autres, et l’usage du Français donne profondeur et personnalité au rendu. Regenschirm tire lui aussi vers le haut, entre chants susurrés dans la langue de Goethe et nerf post-punk sans trop de lights. Ca pulse comme on aime; Allein In Der Badewanne je découvre, seul dans mon antre, et il me sied fort bien. Umfall entre l’enlevé et l’aérien le conforte, demeurant ténébreux, brouillardeux aussi. Le quatuor est talentueux, on a droit pour le coup à des passages célestes à prendre en compte. Tanz suit en les réitérant, avant de se syncoper dans la cold de première main. Agile, Allein In Der Badewanne coud ses sons avec aplomb. Eine Dose livre une ambiance grise, diaphane, à nouveau efficiente. On en vient à ce moment à la moitié des festivités, sans avoir à déplorer le moindre temps faible.
Interlude assure la transition, fantomatique. Angst lui fait suite en étirant ses contours lancinants, puis chaloupe dans les cieux. Allein In Der Badewanne varie ses atmosphères, ce qui n’écorne en rien la cohérence de son opus. Zahn y place une électro-cold « club de nuit » aux basses rondes et sons virevoltants, Unten dans la minute suivante greffe notes cold et vocaux déviants de manière alerte. Les rennais savent faire, ça s’entend. La galette sort chez Icy Cold, Ein Lächeln in French offre un poème sonore obscur. Enfin Fin, sur trois minutes « figées » dont filtrent voix éthérées et cadence grandissante, finit le taf en sonnant juste et cold, ça va de soi, se parant d’électro viciée, au terme d’un album réellement abouti.