Ces deux-là, soit Dame Erea, je ne les présente plus. Ils m’ont tant de fois fait dévier, danser, m’évader. Sur scène, chez nous, comme sur support, leur impact tapageur est grand. Avec Toda La Verdad Sobre Dame Area, neuf morceaux indus, électro, cold et très…Dame Erea percutent l’écoutant. Si no es hoy cuando es assaillit le premier, la dame brune y chante sauvagement et on adore ça. Les synthés brodent des bazars à la Suicide, le rythme vient cingler et le résultat est sans appel. Vengo dall’aldilà suit, plus modéré en termes de cadence, martelé tout de même, dans un fond obscur. Vivement qu’il reviennent, tiens, qu’on se fade leur set transcendant. L’opus l’est autant, Sempre cambiare y place une électro du tunnel pas moins addictive. Les ambiances capturent, les excès chantés vitriolent le rendu. Sans défauts comme toujours, Dame Erea ne rate pas la marche. Urlo di guerra, de ses syncopes marquées, alertes, propose une marche tribale remontée. Striscia, à mitan, fait dans l’asséné, vocal comme dans les flux. Il breake, plus céleste. Ici on sait faire, n’ayez donc crainte.
Quelques ressacs plus loin Tú me hiciste creer, pas loin d’un Ministry, joue un indus grinçant et entêtant. L’album déroule, exemplaire. Devoción, aux ruades véloces, pulse et wild, s’encanaille au gré de percées acides. Dame Erea, fidèle à lui-même, évolue dans la continuité et conserve, talentueusement préservée, sa qualité dans la création. Esto es nuestro ruido voit Silvia Konstance et Viktor Lux Crux rager sur pluie de sons-marteau. Je plussoie, là aussi l’élan se coupe et des plans psyché bien tarés s’invitent. Si no eres nada puedes ser todo ferme alors la porte, dépositaire d’une virée cold à l’alternance une ultime fois efficiente. Chapeau bas chère paire, le fruit de tes travaux s’écoute avec un plaisir non dissimulé.