Il m’arrive, de temps à autres, de m’immerger dans une sphère musicale que je ne goûte que modérément. Tantôt la surprise est bonne, à défaut j’aurai vu du live et saisi, peut-être mieux, ce qui se trame et le pourquoi de ma non-adhésion. Ce fut le cas ce vendredi soir avec Cléa Vincent, la Lune des Pirates ayant la gentillesse de me convier via Insta (merci pour le coup, aux sociaux réseaux qui permettent de s’incruster in extremis), précédée par le local Etienne Détré. Registre chanson donc, pop aussi mais avec le bonhomme Détré la collection, sous la frappe de l’expert Jocelyn Soler, se vivifie. Notons que dans le bar résonnait Sonic Youth, rien que pour ça la Lune vaut le détour. Assez divagué, Etienne Détré joue plus rude et se pare d’accents rock, alors que ses interventions à la flute traversière font voyager son répertoire. Son bassiste fait groover les titres, à l’unisson avec l’un de nos batteurs prefered (à la manière d’un Man Foo Tits, je franglaise ici et là). Le set est bon, là où je craignais le mièvre l’emballant s’impose. Avant sa prestation l’homme de la Somme siégeait à ma droite, assis dans les gradins, sage. Pas osé, ni voulu, le déranger. Sur les planches il prend vie(s), épice ses compositions, retombe l’espace d’une ou deux plages. Il n’empêche que globalement, le trio assure. Muscle ton jeu Etienne, à l’instar de Robert Pirès à la demande ferme du mythique Aimé Jacquet. C’est fait et bien, avec Jocelyn nous bavardions sur sa participation à un projet dont il n’est pas non plus un habitué et visiblement, il y trouve son compte. Ca tombe bien, nous aussi. A moitié comblé donc, j’attends Cléa que j’espère d’éclat.
Etienne Détré
Passage au petit coin, mémorable pour…ses dizaines de stickers attestant d’une succession d’époques épiques vécues via la Lune. Diantre, je suis garé à perpète! Pis j’ai perdu mon pass photo, ah non il avait glissé dans mon carnet de notes soigneusement conçu par Richard Allen! Cher Jimmy, sache que le sésame n’est finalement pas égaré! Allez, fin des digressions. Cléa lance la danse, trop angélique pour ma personne. Autour de moi, au contraire, on aime ses airs. Il est vrai que ses synthés, légers, et ses textes cœur en vrac peuvent attirer. Mais pas moi, en dépit de quelques vagues qui se laissent écouter. Nico, presque aussi présent que moi, ces derniers temps, en ces locaux lunaires, danse vivement comme à son habitude. Delphine de Rainville aussi, tiens donc Cléa évoque l’A.F. et je capte pas tout, je ne me souviens logiquement pas l’y avoir vue (blagounette je précise). Foutues oreilles en vrac, si seulement je m’étais plus tôt préservé! Bref j’y arrive pas, je venais avec le secret espoir de m’y faire…mais rien à faire pas mon univers, je romps avec les histoires de rupture narrées par Cléa. Je clappe pourtant, sans m’en rendre compte, lorsque les sons m’emmènent un peu mais le fait est rare. Si t’as l’envie, auto-détermination. Pourquoi pas. Je reste tiède, j’aurai au moins tenté. D’aucuns s’en dispensent, campés sur « leur » groupe, fermés à tout autre. Le public est en tous les cas ravi, je monte zoner à coté de la console où le son est si bon. Après deux clichés je m’en vais, le pas vif, gloutonner un sandwich-steak maison qui aura pour fonction de combler ma -très modérée- frustration, ce qui me rappelle que la clique du même nom officiera bientôt chez Célestine, la Péniche, à quelques embruns de notre inénarrable Lune.
Cléa Vincent
Photos Will Part en Live, auteur de l’article…