Issu de l’underground français, passé par les cases noise-rock avec Looking For John G, free rock (Le Réveil des Tropiques), synth pop (Trésors) ou encore harsh noise dada au sein d’Eddie 135, Adrien Kanter crée aussi pour le spectacle vivant. Infinites Réflexions, sorti en 2017, étaye en premier lieu son parcours en son nom. Avec Mont Falco, il pousse la démarche et louvoie, de la folk des hauteurs à l’ambient des espaces en passant par le psyché fortement stylé. K-wilde, en ouverture, esquisse une finesse folk/lo-fi délectable qui se fissure sans trop en faire. Déjà un paysage surgit, dans la foulée Skin elevates sound s’élève et monte haut, avec lenteur, dans une psychédélisme étoilé assez envoutant. Kanter quitte la terre, joue subtilement, chante sensiblement. No rain down en fait montre, ouvrant de nouveaux terrains où les racines folk rencontrent d’autres textures. A l’écoute, le bonheur guette. Le soleil sous le lit phase, hypnotique, avant de se syncoper dans des plans chaloupés. Adrien Kanter cuivre son effort, complètement immersif, qui noise à l’occasion en jazzant de manière détournée. Wind floW à son tour saisit l’esprit, d’un jet ambient-psych là encore de bon aloi, mais sans loi précise, un tantinet bluesy en sa fin.
©Alexis Machete
Kanter crayonne ses propres traits, Falco les met en relief par le truchement de frétillements électro célestes et variables dans l’humeur, psyché encore mais jamais dans la convention. Concluant, différent, Mont Falco honore le bonhomme. Doesn’t matter if we all die, qui de par cet intitulé vous évoquera qui vous savez, offre des couleurs figées/ ambiancées, entre l’album auquel je songe tout comme vous et Disintegration. Il file d’un coup, bien plus alerte. A l’issue on approuve, Adrien Kanter façonne ses sons comme les tout-bons. Thème de Rachel par sa sérénité plaira, à sa suite A new dawn sonne un réveil sous léthargie. Des voix y pointent, lointaines, à peine distinctes, de pair avec une envolée prog’ enfin, Kanterienne avant toute chose donc valable, loin de l’ennui qui plombe parfois le genre. Quand Doigt de fée borde l’album, dans sa draperie folk mince et de choix, nous n’avons plus qu’à saluer l’entreprise et réécouter maintes et maintes fois ce Mont Falco qui riche, exige qu’on s’y plonge avant de révéler l’entièreté de ses teintes.