Elysian Fields à Rollot, petite et charmante localité du 80, qui plus est dans une fermette estampillée 20’s, qui l’eut cru? C’est pourtant ce qui se produisit ce mercredi, dans l’élan d’un concert époustouflant la veille aux Vedetttes, à Beauvais. Si je connais Rollot pour…son équipe de foot féminine, je n’en savais toujours rien de l’humain qui à notre arrivée nous a accueillis avec chaleur, qualité et cordialité, au sein de la salle des fêtes où pour cause de temps picardisant la soirée dut être déplacée. Bière artisanale, sandwich légumes-poulet chaud totalement succulent, gâteau poire-chocolat maison du même tonneau, nous fumes gâtés et rassasiés. L’ouverture fut assurée par Bonte & Budymat, dont l’un (me) fit forte impression avec sa casquette Le Pop Club Records, à me rendre limite jaloux. Pas gave, sur ma peau repose le t-shirt Green Mind de Dinosaur Jr. Indé un jour indé toujours, la paire se distingue en enfilant des covers folk bien senties, pas toujours grand public loin s’en faut et ça, nous approuvons. La lumière manque, plus tard Julien Choisy qui prend grandement part à la tenue des temps forts locaux me permettra de la régler à mon aise et ça aussi, c’est représentatif de l’esprit d’ici. Belle entrée en matière donc, à mettre à l’actif des deux comparses. Lady Godiva and me de G.L. Buffalo, par exemple, ça sort pas de chez Skyrock, tout comme l’attirail acoustic guitars/pedal steel/electric guitar/ harmo, distinctif.
Bonte & Budymat
C’est l’entracte, à c’t’heure Jack m’offre une mousse et ma vessie ne le remercie pas. Garciaphone assure le relais, Olivier Perez seul avec sa guitare-compagne trousse une série dénudée. De la folk pure et (pas) dure, chatoyante, qui cotonne notre venue en terre Rollotoise. Il y aurait presque, à bien y regarder, de quoi en faire un fromage. On se sent bien ici, j’aurais toutefois préféré ce Garciaphone en version étendue, plus groupale. Son Ghost Fire, à sortir en novembre, est d’un éclat ténu qui de suite séduit. Qu’à cela ne tienne, sa prestation touche au cœur. Le gars est vrai, il ouvre pour Elysian Fields sur une poignée de dates et ça, c’est le signe des tout-bons. Allez voir cet homme, son registre doux vous comblera assurément. De jolies guirlandes ornent la scène, de même que le pourtour de la salle. L’âme au chaud, nous profitons. J’oriente les lights, repu de produits du coin je n’ai plus besoin de rien. Demain matin c’est fac, de bon matin mais Rollot, pour le coup, accapare toute ma vigilance. Il règne là une atmosphère de camaraderie, de village rétro uni, qui fait le plus grand bien. Je songe de ce fait à mon Hangest sur Somme d’antan, où la vie grouillait et parallèlement, s’enchevillait dans la quiétude.
Garciaphone/Les guirlandes
Elysian Fields sans hâte aucune se prépare; Jennifer Charles déboule d’on ne sait où, élégante as usual, et le bassiste me croisant me gratifie d’un salut amical sincère. Le moment tant attendu arrive, c’est devant l’espace scénique que le quatuor joue mais qu’importe, il y déploie toute sa portée. Les chaises, disposées en pourtour, permettent à l’assistance d’en tirer le plus grand profit. Le set, sublime, sensible, rayonne d’un bleu nuit jazzy qui ravit la salle des fêtes. La frontwoman esquisse des danses, des mouvements gracieux, et son regard perce. Dans ce groupe personne n’est en reste, la performance est plus posée que la veille mais ça ne fait qu’en renforcer l’intérêt. La sphère Elysian Fields est sans équivalent, brasserie ou salle communale peu importe la place, les gigs de ces quatre-là s’étirent dans une beauté dont on ne peut s’extraire. Temps hors du temps, le concert ensoleille en dépit de ce foutu temps de pluie qui de ses averses assombrit Rollot. Mais celle-ci n’en a cure, elle assiste à quelque chose de fort. Même sans son griffu habituel, ou plutôt de manière plus éparse, Elysian Fields enchante.
Elysian Fields
D’aucuns dodelinent de la tête, d’autres closent les yeux. Il y a de quoi, l’onde de délicatesse touchera l’entièreté du public. La formation New Yorkaise est à son aise, Jennifer tombe la veste. L’horaire permet aussi de ne pas prendre congé trop tard, les titres joués s’égrènent sans qu’on en décroche. Listé par le groupe, par ces mots je lui rends hommage. Par le cliché je l’illustre, deux fois et soirs de suite il nous a sans rémission conquis. Il termine son show, après le rappel de rigueur, et salue radieux. Flemmardement nous plions bagages, devant la salle nous échangerons avec des êtres qui vantant les mérites de Rollot, valident notre désir d’y revenir. Le trajet se fera pépère, de paroles-bonheur en essuyage de pare-brise rien n’entachera ce mercredi soir superbe. Mention spéciale à tous les impliqués, au passage, et ce soir relâche presque « obligée » après trois galas de suite. Le premier pour Tramhaus et les deux suivants pour Elysian Fields évidemment avec à chaque occurrence, une issue qui ravive la flamme.
Elysian Fields
Photos Will Part en Live, auteur de l’article…