Alors déjà pour dix balles tu avais l’ensemble ARIZONA DREAM au ciné pas loin + 1 bière + 1 frite + 1 concert, et c’était…Elysian Fields, fort d’un treizième album reluisant. L’évènement se tenait aux Vedetttes, soit l’ancien Chaudron Baveur, et émanait de l’ASCA. Ben ouais, quelle autre structure pour nous gratifier d’une telle cerise? Je démarre donc le tas de ferraille, direction Moreuil où m’attend Fab qui le vendredi d’avant a pu voir, comment ai-je pu ne pas savoir, Rodolphe Burger et son Burger Mademoiselle au Safran, à quelques « wesh gros » de chez moi. Bref balayons les regrets, une halte au Carrefour Market et j’engloutis un jambon persillé en promo du soir, agrémenté de chips barbecue. Contrex pour faire couler, je déboule chez le grand après que deux demoiselles aient, faisant suite à ma demande, avoué ignorer le nom de la rue où j’échus, avant qu’une petite me rappelle de loin pour m’indiquer que c’était la bonne. Merci à elle, chez Fab je devise sur les vipères croisées au taf. Sur ces paroles vives nous embarquons, trajet peinard et en habitué je sers de guide. J’aime l’endroit, j’y vins avec Julie devenue E.S. et en solo il y a quelques années. Ici c’est frites maison et bières de qualité, nous optons pour une IPA et admirons le stand de merch. Certains sont venus d’un peu loin, la place est vivante et animée.
Elysian Fields
L’attente dure, néanmoins les visages connus la trompent. Le quatuor investit la scène, éclairée avec…euh.. sobriété. D’emblée la beauté, la magie, la feutrine rock racée des New Yorkais envoûte. C’est merveilleux, à en fermer les yeux. Jennifer dans l’ombre déploie son chant, sensible, telle une Hope Sandoval de la place de l’hôtel Dieu. Il refoule de ce groupe une classe rentrée, une étoffe amicale qui tantôt rudoie, guitares mordantes à l’appui. Les morceaux joués sont d’un bleu nuit superbe, la Dame s’en prend aux agités du fond de salle. Son batteur traduit, dans un français impeccable tout comme le bassiste à qui j’indiquerai en fin de soirée que ce mercredi, nous serons derechef présents. Nous plussoyons, l’ordre revient et l’enchantement reprend ses droits. Jennifer danse, esquisse avec lenteur une gestuelle bien à elle. Ses collègues lui jouent des écrins, lovés dan ses chants. Une poignée d’embardées sertit le set, confondant de prestance. La dernière fois c’était au temps du Jazz, dans le Magic Mirrors. 2011, Elysian Fields depuis n’a rien perdu. Sa patine persiste, son approche est depuis belle lurette validée.
Elysian Fields
J’apprends alors la good news, ce Wednesday evening c’est Rollot! Incrédule je décide, sans ambages. J’en serai! Elysian Fields, gracile, au fil de son live gagne en intensité. What The Thunder Said, le petit dernier, sème sa vapeur, sa torpeur, alors que tantôt les guitares rugissent élégamment. Oren Bloedow s’illustre, la rythmique fait chalouper les titres. L’union est ajustée. Gâtés et ravis, nous clappons longuement. Des plans bluesy inspirés transpirent, assortis de frémissements immersifs. Le concert touche à sa fin, les Américains saluent avec gratitude. Dans la félicité, mains droites et gauches se heurtant les honorent. Un dernier houblon et désireux de retomber je m’assieds en terrasse. Ciel, quel délice! Ce fut céleste, ce soir c’est le Pastador sur la baguette de pain. Au retour évidement, stop au Proxi de Breteuil au tenancier adorable. J’engloutis alors, vorace, un sandwich poulet maison au delà du bon, alliant le plaisir du goût à celui d’un live tout bonnement ensorcelant.
Elysian Fields
Photos Will Part en Live, auteur de l’article…
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