Le Wild Classical Music Ensemble est un groupe de rock expérimental belge composé de Sébastien Faidherbe (basse, chant), Johan Geenens (flûte numérique, chant), Nathan Copienne (synthé, chant), Nathan Ysebaert (guitare, chant) et Damien Magnette (batterie, sons et chant). Il chante en plusieurs langues, recourt à des outils inédits et fabrique un son à part, perché. Ici Fabrice Gilbert (Frustration), Arthur Satàn, Nathan Roche, Ava Carrère, Wim Opbrouck, Shht et Julien ZLDR se sont prêtés à l’exercice de la complétude de morceaux enfantés durant le confinement en tandem avec Damien Magnette. L’histoire est longue, elle inclut aussi un changement de line-up mais l’esprit reste le même, fou et foisonnant. Lee Ranaldo a également croisé la route de cette clique, dont le Confined détonne et passionne. Comment ça va (feat Wim Opbrou), vocalement psychiatrique, bref mais génial, instaure le délire. On sent, derrière ça, une propension à lâcher la rampe. Tout va bien nous dit-on, n’empêche que Dat is mjn verdriet (feat Nathan Roche/ Villejuif Underground) fouette une incartade post-punk ludique bien tarée. Sonore et agité, voilà un titre à la fièvre musicale permanente. Son refrain claque, ses sons frétillent et pétillent. C’est ce que j’aime, moi, ces sauts dans le vide expérimentaux qui finissent toujours par sur leurs panards retomber. Je ne veux pas (feat Shht), aux motifs jazzy (et pas que loin de là…) bien choisis, aux textes que je me verrais bien brailler ce soir, par exemple, en allant voir Tramhaus à la Lune des Pirates, rameute lui aussi. L’unisson est barré, la créativité omniprésente.
Plus loin My Frustrations (feat Fabrice/ Frustration), loin d’être frustrant, dévisse une sorte de rock en syncopes, où les sonorités pulsent de partout. Délice. Pareil pour Loneliness, bricolage sobre (quoique..), sur lequel un brouillard grisé au second plan nappe des vocaux narratifs comme riant avec démence. Singulier. On adorera. Le groupe, le collectif devrait-on dire, à son aise dans la recherche, nous relègue dans des contrées inexplorées. Drunk song (Feat Arthur SATAN), strident-vociférant, groovy, d’un genre que j’avoue ni connaitre, ni définir clairement, décoffre une noise wild. Album au minimum de la semaine, avec par exemple le tout nouveau Bacchantes, Confined n’a pas perdu son temps.
©Studio Maarten Caesens
Waarom ben je boos (feat ZLDR), dont les voix se complètent dans la déraison en se surplombant de trouées noise/noisy, usant de langages divers, rappe et assemble. Mazette, quelle putain de galette! On n’a pas fini de la parcourir, dans tous les sens, en quête de recoins hantés. Elle a de plus le mérite de finir sur un On reste heureux (feat Ava Carrère/ Sage comme des Sauvages) entrainant comme c’est pas permis, euphorique et résistant (à la crise, sanitaire et autres…), peureux aussi parce qu’on sait jamais, tout ca bazar pourrait revenir! On reste heureeeeuuux, malgré tout çaaaa….., totalement avalé par les écarts du Wild Classical Music Ensemble.