Septième album d’un APTBS pour le moins reconnu, Synthesizer recense dix pépites noisy shoegaze, cold et urgentes, dans la lignée de ce que la formation aime à produire. La marchandise est fiable, crissant dès Disgust qui en saccades assorties de guitares dans le rouge alimente le brasier. Du pur jus, tout comme Don’t Be Sorry et sa trame cold plus mélodique, quoique bien riffante. Break songeur, puis fin du titre. Parfait. Fear of Transformation, kraut-cold, se présente alors. Sombre et enlevé, il parachève un trio d’ouverture sans faille aucune. Les fulgurances sont de mise, signe distinctif du projet. APTBS énergise ici, se perd dans des recoins quasi psyché au pouls haletant. Le Synthesizer expressément conçu pour le disque, bien présent, l’affuble de percées magistrales. Le merveilleux et doucereux Join The Crowd, dont la fin gronde sans imploser, apporte beauté et vaguelettes sur le fil. Bad Idea ensuite déferle, incoercible, en JAMC des débuts. Il vrille les tympans, ses syncopes assénées enfantent un bruit perçant.
Indispensable, Synthesizer se poursuit avec You Got Me qui lui, aussi fin qu’alerte, épure le propos avec allure. Le mélodique d’APTBS, superbe, est d’un apport audible. Il est cerclé, pour le coup, de brèves incrustes-ténèbres. Ackermann et consorts se hissent aux cimes, It’s Too Much les voit poster un canevas lourd, haché, orné de volutes envoûtantes. Plastic Future suit en filant bon train, cold de toute évidence, en standard parmi bien d’autres. On salue la performance, Synthesizer se rangera dans le rayon des galettes dont on dépendra. Have You Ever Been In Love et ses basses froides, ses geysers noisy que les chants modérés accompagnent, fait mouche à son tour. En tout dernier lieu Comfort Never Comes, subtilité céleste au fond frémissant, met un point d’honneur à consacrer Synthesizer, nouvelle pièce essentielle à mettre à l’actif d’ A Place To Bury Strangers.