Dans la continuité de son art Headcharger, de Caen, délivre un Sway -souvent- rageur. Sans rien révolutionner, le groupe reste fidèle à lui-même et livre son lot habituel de compositions ente rock et métal, ici mélodiques mais d’impact audible, là-bas directes et sans méandres, enfin pas trop. Efficace, le quintette débute avec son Insane, batterie au galop et chant remonté qui ensuite se nuance. Première réussite, on sait de toute façon les gars du Calvados dotés de velléités. Wake up and run, plus « pop » mais tout de même dégommant, confirme sa forme. Le rendu est solide, c’est sûrement pas pour ses 20 ans que Headcharger va perdre des dents. Skip the ground montre les crocs justement riffeur. Il me fait penser aux disparus Uneven sur leur excellent U. The sand and the sky va vite, saccadé, sans faiblir lui non plus. Hargne et mélopées se couplent, l’énergie tire les rênes. Headcharger est régulier, Against the storm le dépose sur un terrain plus psyché, légèrement plus posé, que j’accrédite un peu moins mais qui trouve malgré tout sa place. Headcharger, s’il n’a plus à prouver, continue à performer.
En ce sens This can’t be mine, en ruades rudes mais aussi modérées, complète la galette. Je lui préfère le Headcharger frontal, Dance on your grave s’en approche dangereusement. Il breake toutefois tranquillou, plus haché. Puis court à nouveau, globalement bon. Il alterne les penchants, dans sa foulée A good hand fait l’impétueux. Vif, il préfigure une fin d’album acérée. Broken dreams va en ce sens, j’y entends mon Headcharger de prédilection. Sans être fan j’apprécie, les mecs sont sincères et entiers. Au moment de conclure Obsessed, aérien puis colérique, permet une issue toute en fougue, canalisée ou moins. Sway, s’il n’assaille « que » la plupart du temps, faisant preuve de sobriété sur quelques-uns de ses essais, restant en tous les cas digne de la fiabilité de ses exécutants.