Producteur français, Golden Bug m’était jusqu’alors inconnu. Avec son PISCOLABIS II, luxuriant, je le découvre donc…de belle manière. Son panel est enrichi, Paradis l’inaugure dans l’enciélé. La rêverie est saisissante, vaporeuse. Puis elle se désengourdit, dans une trame trip-hop un brin sulfureuse. Magnifique et dépaysant, le morceau est à son affaire. Red Wolf feat Phoebe Coco suit, voix de dame dans le buffet. Cold et jonché de motifs rythmiques marqués, de traces dark acidulées presque indus, il souille l’opus avec prestance. On en redescend à peine que déjà L’effet domino ft. The Liminanas & Anna Jean, lancinant et de guitares racées, vénéneuses, étire l’attraction. Golden Bug convie d’illustres artistes, tous efficients. Son Boomerang, oiseau et « de la jungle » d’abord, distille une sorte de jazz sombre, de trip-hop dérangé, exotique tantôt, lui aussi concluant. Des ornières rock le balafrent, éparses. On voyage agréablement, c’est le moins qu’on puisse dire. Et ressentir. Hi No Tori feat Vega Voga, d’une Tristesse toute Contemporaine, sème chant sucré/mutin, d’orient, épopée psyché et sonorités là encore imaginatives. Superbe.
Quelques sensations plus loin Toupie feat Ruben Kielmannsegge, à l’électro-robot, se hache et se fait ciel. Ses bruits en vagues l’étayent, éthéré le titre s’empare des cranes. Poc a poc ft. The Liminanas est loin d’être en reste, spatial mais aussi vicié. Au fil des écoutes, inexorablement, PISCOLABIS II s’enracine. On ne le quitte plus. Un break se place, Poc a poc ft. The Liminanas renoue ensuite avec ses flux fuzz. Autobahn feat Ruben Kielmannsegge lui succède dans une électro-pop une fois encore déshumanisée dans ses chants. Saccadée comme alerte, elle complète l’album sans jamais vaciller. Ricochet, juste après, en spirales perchées, s’illustre et assure le rebond. Golden Bug explore, avec succès. Ses efforts prennent fin avec un Sa Conca ambient rêveur, d’entre les clouds, qui assied l’emprise de PISCOLABIS II sur un auditoire à coup sûr captif.
©Ana Madrid