Créé lors du confinement, nourri de BO de films, samples de vinyles et sons glanés au Waterlooplein market (marché aux puces) d’Amsterdam, le Housepainters de Tom et Marnix te fera gigoter jusqu’au désaxement. Son premier album éponyme, suite à deux singles publiés chez Bongo Joe, accueille en tant que troisième membre Anna Fleuri, batteuse et artiste visuelle extirpée de la scène DIY punk de Groningen. Dub et dansant, exotique, typé ESG mais à la sauce Housepainters, il repousse mes résistances. No-wave et disco, funky et gorgé de synthés marquants, de boites à rythmes sans gras, il impressionne de A à Z. Enfin, l’ouverture, groove de par ses basses rondes et chants alliés. Leave the hall, tout aussi dansable, tout aussi merveilleusement synthétique, pose une seconde banderille cold et synth, à la croisée des temps. Il breake, les vocaux font les doux fous. Irrésistible. Sad face look, avec les mêmes ingrédients, complète l’opus efficacement. Brumeux, dépaysant, le trio fait les choses avec brio. 424, moins enlevé, sous la minute, développe un climat tranquille « de transition ». Dans ses pas In a cornfield, dont les sonorités fusent et « fonk », valide l’approche Housepainters. J’adore, je verrais ben le CD tourner dans mon Scenic tiens…
Dans l’attente Eyes shut, sur lequel les chants derechef se marient, laisse voluter ses synthés. Sa réitération entête, puis Wrong test (too bad), où j’entends du 80’s de ce jour, ces irruptions de sons bonnards aussi, étend mon addiction. Ca va c’est du son, et pas n’importe lequel. N’ayez donc crainte, ça s’écoute sans fin et la santé en tire profit. Housepainters fait mon bonheur, m’est avis que je ne serai pas le seul à m’en gaver. Intro instigue un déroulé psyché, court. What he knows, d’un dub sous perf de loufoquerie, éprouvera les corps, lui aussi, et comblera les êtres. Housepainters a du style, mais pas de genre. Enfin, il pétrit le sien pour être plus précis. Des traits rock détournés sertissent What he knows, le terme se profile et prend la forme d’un Station modern alerte, à la The Faint dirai-je, à l’issue d’un disque génial qui n’est pas sans me rappeler, dans son étrangeté, Baby Berserk -lui aussi hollandais- qui pour sa part sort sa galette le 8 novembre.
©Sammy Lason