Formé à Brest en 2023, Mina Raayeb unit Xavier Guillaumin (Synthé / Basse), Anthony-Mehdi Affari (Drums / Machines), et le rappeur Lemmy Delamarre. Certains sont issus de Mnemotechnic, vu dans ma ville en…2011, détenteur d’un noise-rock mastoc. Avec le trio ici dépeint on se situe dans le rap, l’indus, vindicatif, et ce Opponents bien opposant en décline six versions pour le moins convaincantes. La première a pour nom Reset, mise à jour d’une mixture d’abord vaporeuse qui ensuite, se
saccade en vocaux assénés sur beat lent et pesant. Le rendu grince, se déployant dans la lascif fissuré. Opponents, éponyme, fait de même dans des abords plus clairs. Son second volet se noircit dans des stridences indus et presque shoegaze, l’effet Mina Raayeb commence déjà à se faire sentir. Hi again, bombe massive, souple et groovy, de tchatche insistante, la perpétue dans l’implosif.
La trouvaille, je l’affirme, est d’un attrait certain. A la quatrième place Jack, brumeux, spatial, industriel du ciel, éparsement orageux, prolonge l’impact des gonzes. Il breake, dépaysant. Sixteenth assure la suite, lancé par un fouillis de sons zébrés. Le style Mina Raayeb se reconnaitra, hybride, osé, contestataire. A la toute fin de son EP Growing up, dont il ressortira là encore grandi, instigue des formes psyché. Quasiment sans peau, il livre une poignée de soubresauts sans trop de dommages. La diff’ est faite, force est de reconnaître que le groupe propose sur Opponents un procédé porteur, bien à lui, chevillé par une série de grande qualité.