Nous connûmes avec joie Nestorisbianca, initié à l’aube des 10’s par Marie-Céline Leguy et Lionel Laquerrière. Dans l’élan vint Geysir, dépositaire d’un ciné-concert sur le film Le Voyage Fantastique de Richard Fleischer (1966) puis de l’excellent Malsamaj (2019), à l’électro méditative, cosmique et très souvent instrumentale, ornée de synthés analogiques. Aujourd’hui pointe ce TANZWELLE aux vocaux bien plus présents, c’est là un bonheur, dont les textures font très vite sensation(s). Alors ayez No Fear, Lionel murmure et la draperie est fine, superbe. Synthés légers, spatialité envoûtante. Puis Mit Dir Allein Sein, à l’Allemand narratif emporté par la vague d’une électro céleste maison, affirmée. Avec l’opus on s’élève, s’abandonnant. Open Bay nous y pousse, de ses motifs dark alors que la voix à nouveau captive de par ses tons. Geysir est magnificence, en l’occurrence sombre et grésillant.
Plus loin Freaking Love, à l’orée de l’orchestral, un brin shoegaze, fragile, vient se déposer. Lentement il sème, dreamy, sa poudre, avant que Fresque ne peinture la sienne, minimal mais remplissant l’espace tout en y naviguant. Geysir a ce don, récurrent, maitrisé, d’élaborer des climats attirants. Une fois de plus, la voix s’imprime. Je me laisse porter, les ondes de synthés de Love Words arrivent et c’est pour le coup une embardée d’entre les nuages qui éclaire notre horizon. Sans pois mais de choix, le morceau cheville ce TANZWELLE valable à plus d’un titre. Celebration fait de même, fin, en saccades posées. La montée se poursuit, sécure.
©Lise Lefebvre
Enfin et en guise de fin l’éponyme Tanzwelle, de plus en plus d’ampleur au fil de son déroulé, sans vocaux mais au gré d’une répétition qui le sacre, termine une galette façon Geysir, parfaite, sans surpoids ni travers, qui sort chez Figures Libres et prend grand soin de tracer les siennes, déclinées en huit efforts majeurs.