Little Odetta c’est rock’n’soul, 70’s mais actuel, soul et percutant la plupart du temps. Little Bit of Soul, opus tout frais, en atteste en déployant onze morceaux qui dans les traces de No Medication, ouverture d’abord posée à l’orgue, ensuite d’une dynamique rock riffeuse et incoercible, qui twiste et vocalement s’avantage. Premier bon point, ensuite Out Of The Game s’il se montre plus tranquille, en basse-batterie souple, offre des soubresauts nerveux ainsi qu’un final bouillonnant. Tout ça est impeccablement joué, Who’s Got The Answer? en troisième position trace un rock aussi bourru que subtil, aux motifs un tantinet funky. Little Bit Of Soul, éponyme donc, impose lui aussi un équilibre entre force et soin apporté à l’ornement. Jusqu’alors en tout cas rien ne cloche, Take You Away toutefois m’ennuie un peu, beau mais trop posé pour ma personne. Aérien, il précède Struck et ses saccades racées. Guitares dures, descentes d’orgue, marque vocale, on a là tout le nécessaire pour capituler. Leave Me Alone amène dans la foulée un penchant climatique bluesy tranquille, quoique fendu d’envolées bridées. J’adhère un peu moins mais le rendu reste de qualité.
2045 suit, on y retrouve la dosage rock-soul acéré qui avantage le groupe. L’allant aussi, récurrent. Little Odetta est de ceux qui visiblement, fléchissent fort peu. Drive Me Mad file, orgue et drumming rapide y lancent la danse. Le reste relaye avec efficience, notons au passage que la pochette est signée Elzo Durt et il est bien évident que ça ne gâche rien. Drive Me Mad breake, psyché, et se termine dans l’emballement. He’ll Come Running, ondulant, où les riffs une fois de plus font mouche, cavale avec entrain et prestance. Little Bit of Soul a le grand mérite, en sa fin, de ne pas baisser la garde. Sweet Release le borde d’ailleurs dans l’endiablé, nous en relèverons le brio instrumental que les vocaux renforcent, les gimmicks sonores malins et l’énergie pure. Mon écrit est clos, la découverte d’un grand intérêt et le disque sans faiblesse aucune.