Don Aman vient de Dijon, depuis 2015 il façonne un son aussi folk que nerveux. Son Open, effectivement ouvert, voit le trio pondre neuf titres d’abord appuyés (Krampus, sérénade post-rock vivace assortie de crues noise), ensuite climatiques avec une dose de style -et d’éclat occasionnellement bourru- non négligeable (Bully), pour finalement arpenter une zone sans restrictions dommageables. All, au troisième rang, développe une atmosphère sensible, certes, mais qui n’omet sûrement pas l’incartade. Elle arrive, dans le bruit pur et dur englobé d’élégance. L’écoute fait plaisir, aux sens, tout en n’en manquant pas. Le raffinement peut tantôt lasser, mais il trouve sa place de manière naturelle. Open, éponyme, le décline sur un tempo affirmé. Il pulse joliment, Don Aman fait les choses à sa main. Wind, fragile, souffle un vent changeant. Des bourrasques le font valser, dans le même sa beauté persiste.
Notable, Open se prolonge d’un André saccadé, doux-amer, dont la fin s’emporte sans exploser. Suit alors Fishtank, aérien, puis Stolen qui pour sa part, fait le choix d’une route plus escarpée. Tout ça dans le subtil, ça va de soi, qu’ Arthur Llaneza (batterie), Francis Llaneza (chant, guitare, basse) et Geoffroy Pacot (basse, autoharpe), bien en phase et épaulés en l’occurrence par Yann Dumez (timbales sur « André ») et Robin Mory (trombone sur « Dusk », synthétiseurs), pétrissent sans en faire leur unique mouture. Le « finissant » Dusk, dans un post-rock qui se retient, assurant un bouclage digne, à l’issue d’un disque qui par ses textures et sautes d’humeur captent le quidam, séduit s’il se montre un tant soit peu impliqué.