Recueil d’inédits, de raretés tirées des archives, Uncollected Noise New York ’88-’90 offre des joyaux. Au nombre de vingt-quatre, tout de même, ils sont introduits par la course effrénée de Shout You Down. Velvetiens dans le son, minimaux mais d’effet certain, les morceaux charment et font dans la turbulence, pour la plupart. See Through Glasses, lo-fi, le démontre. Sans en faire des tonnes, loin s’en faut, le groupe de Boston délivre du crédible. On the Floor, cadencé, complète et charpente l’ensemble. On prend plaisir, il en sera ainsi jusqu’au terme du format. Can’t Believe It’s Me calme la donne, finaud. Oblivious s’anime avec entrain, sobre. De belles notes en ressortent, dans la foulée King of Spain s’épure. On parcourt l’opus sans interruption, Jerome et sa subtilité noisy lui font marquer de nouveaux points tout comme Song in 3 et sa batterie discrète mais marquée, alors que le chant reste atone et que les guitares s’affirment. Crazy court ensuite, bien lancé, rock, tout aussi rutilant. Uncollected Noise New York ’88-’90 est la preuve flagrante que dans des formats dépecés, à peine « vêtus », on peut impacter grandement.
I Wanna Live se folke, poppy aussi. I Will Walk marche sur ses traces, plus alerte cependant. Dans le ténu de choix Galaxie 500 s’illustre, délivre les sons qui plairont et évite le surchargé. Cold Night se veut aérien, l’influence de Lou Reed et consorts est alors criante. Ceremony lance un rock bluesy, Never Get to Heaven un élagué éloquent. Maracas Song lui aussi se désosse, nacré, de guitares remarquables. Victory Garden n’est pas plus charnu, la mesure de Galaxie 500 continue à le mettre en exergue. Blue Thunder (w/sax) et son saxophone déchiré fait merveille, Cheese and Onions est bien entendu de goût. Il se déploie paresseusement, mais avec marque vocale. Fourth of July (video mix) lui emboite le pas en faisant sonner une pop-rock grondante autant qu’avenante. Rien à jeter par là, Dean Wareham (guitar, vocals), Damon Krukowski (drums, percussion, vocals) et Naomi Yang (bass, vocals) assurant une superbe collection.
Cactus, d’un piquant modéré, lui insuffle son élégance, son final sonique aussi. Moonshot le cotonne, mais sur son terme s’enhardit avec à propos. On prendra tout, Them se déroule psyché et se pare d’ourlets bien faits. Final Day dépose là sa joliesse, d’un bel apport. Enfin et pour terminer avec grâce Here She Comes Now et ses voix alliées reluit, laissant filtrer une fin débraillée, noisy, qui a pour effet et conséquence de boucler ce Uncollected Noise New York ’88-’90 de la plus belle des manières.