We Hate You Please Die, fleuron de France, pépite de Rouen, se fend d’un nouvel album. C’est peu de dire que nous l’attendions, rassurez-vous de suite ce Chamber Songs sera assurément l’un des disques de cette fin d’année. Armé de douze compositions enlevées, il débute dans le galop avec le bien nommé Adrenaline. Post-punk, tranchant et sauvage, vindicativement féminin dans le chant et l’enrobage, il se termine toutefois dans le reposé…sauf que non, le rythme à nouveau s’intensifie. Parfaite amorce, suivie de Stronger Than Ever qui lui, se syncope rudement entre motifs finauds et tempo échevelé. Les chœurs sont wild, l’unisson magique. Automatic Mode, teigne rock et crissements alliés, renforce un début d’ores et déjà prenant. Control également, quelques embardées plus loin il assied l’impact de Chamber Songs. Mutin, direct mais pensé, ce dernier est sans écueils. Lust, dans l’emportement, punk-rock dans sa vitesse, tire une autre torpille enflammée. Tout se suit, sur la galette en question, comme à la parade.
Un break arrive, le chant s’adoucit, puis le saignant reprend les commandes. Du grand art rock que ce disque, sorti ici et là, qui glisse un The Fool d’abord céleste. Très vite, il mue en un assaut furieux, noise et « tout-courant », imparable. We Hate You Please Die a du style, des idées, son féminin-masculin trouve ici sa pleine mesure. Vampirized, à l’heure d’aborder le second volet, démarre dans le souillé dronisant. Soudainement, il lance une course appuyée. A chaque mandale je me régale, Mathilde Rivet (batterie), Chloé Barabé (basse/chant) et Joseph Levasseur (guitare), dans le talent, agrègent un album majeur. Flesh, psyché de fougue et de chants tantôt Gordonesques, mid-tempo délectable, assure la suite.
Chamber Songs est un must, Asshole se plait à alterner le mélodique effronté et le noisy déchainé. Je vous mets au défi, pat ici, de dénicher le moindre creux. L’opus est dénué de failles, sans détour superflu, gorgé d’initiatives louables. Hero, minimal, s’y fait maximal et rageusement ondule. Il existe un côté riot, chez WHYPD, qui nous le rend plus précieux encore. Sorority idem, les thèmes traités sont de plus d’un intérêt avéré. Chloé susurre, puis l’engagé prend le relais. J’adore, de bout en bout, cette sortie significative. Surrender lui met fin en convulsant, poli comme éraillé, retenu autant que frontal, dans une beauté batailleuse qui assied définitivement l’impact de cette splendide parution.