Ayé BOUCAN de Lyon revient, damned c’est pas top tôt!, armé d’un DEUXième album nommé Deux. Incroyable. Les Deux énergumènes y foutent le souk, basse-batterie à fond les cordes, à bloc les baguettes et la première fournée s’appelle Transhumance. De la noise catapultée, plombée et carabinée, qui fait tomber les murs et s’écrouler les résistants. Ca concasse, la cadence a la bougeotte, les instruments font dans le dément. Ils ne font qu’un, tout comme leurs exécutants. Les cloches sonnent, bordel le berger s’est barré! Cluster, à la rythmique dynamique, se pare de fulgurances épileptiques. Entre MARVIN et LA JUNGLE, la paire rhodanienne pose ses fesses et à son siège se cramponne, légitime. La frénésie lui prend, puis le galop s’arrête. Sabotage(s), tranquillisé, prend la suite. Pas loin du doom, il écrase le bitume.
Qui s’y frotte s’y pique de toute manière, Deux n’est que Cactus et il se plait à griffonner, dans un génial brouillon, les idées de ses DEUX funambules. Le leste Jappeur, groovy, rebondit contre la rembarde. Ce fatras est sans pareil, ça lui donne direct doit de cité. Les gimmicks s’assènent, fatals. Boucan laisse peu d’espace, il remplit les interstices et dans les Idées Noires, fait se succéder assauts bruitistes et passages Primusiens, enfin pas loin. Trop bon, brut et au delà de ça, réfléchi sans pour autant laisser la spontanéité partir en lambeaux. Idées Noires mais claires, donc à l’actif de Boucan.
Valse, Entorse, retombé, fait dans l’atmosphérique. Il a, toutefois, le fond menaçant. Pas manqué la morsure se produit, hérissée, sur six minutes en pleine fièvre sonore. On touche au but, Atonie pour parapher le tout envoie valser la planète entière. Virulent, il roule vite et sur nous, freine avec brusquerie, fait gronder sa basse et tamponner ses futs. La collision est évitable, Boucan en ressort vainqueur (par KO, aux poings et aux points) et grandi, fort d’un Deux qui mérite largement un Dix.