Compilation relative à la scène punk et new wave allemande d’entre 1979 et 1984, réalisée par l’écrivain allemand Frank Apunkt Schneider à l’occasion du 20ème anniversaire de la sortie de son livre sur le sujet, Als die Welt noch unterging replonge l’auditeur dans cette ère des possibles, où punk et new-wave régnaient et laissaient place à d’audacieuses mixtures sonores. On s’y délecte, vingt titres la ponctuent et suite à l’amorce narrative que pose Autofick – Eiscafé, Carambolage – Gehirnwäsche joue une new-wave à la fantaisie sonore attirante. Siluetes 61 – Wo ist der Dom? sonne les cloches, place ensuite une incartade cold d’époque. C’est du certifié, qui n’hésite pas flirter avec d’autres mouvances. Hans-A-Plast – Lemminger Punks, lui, punkise le tout avec entrain et rapidité. Les synthés étoffent, aussi efficaces qu’inattendus. Kosmonautentraum – Abschied se fait dub, de son côté, et cosmique. Trippy. Holger Hiller – Ein Hoch auf das Bügeln convoque des sons dépaysants, presque indus il échappe à toute classification. Orchestral, il prend la tangente. Die Zwei – Wir bleiben hier lui fait suite avec ses chants a capella un brin distingués, le panel parcouru est réellement étendu. Family 5 – Tagein – Tagaus se cuivre vivement, on n’a pas fini de voyager sur le plan stylistique. Rassemenschen helfen armen Menschen – Alles ist mir recht impose des pulsions électro-cold spatiales, alertes, et des vocaux délire. Ce recueil est indispensable. Lustige Mutanten – Spiel ums Leben part en vrille lui aussi, les tonalités vocales s’y répondent dans l’opposition, et ça prend fin dans le racé d’opéra.
Plus loin Freiwillige Selbstkontrolle – Tagesschau, aux incrustes soudaines triturées, suivi d’un Neues Deutschland – Muskulatur punk et minimal, s’évèrent immanquables. Die Egozentrischen 2 – Gegensätze idem, dans un entrelac de rythmes décharnés et notes guillerettes. Male – Risikofaktor 1:X riffe ensuite ardent, on en aura pour notre argent. Bärchen und die Milchbubis – Tagebuch, dans l’élan, opte pour un débit posé avant de tracer tous azimuts, punk et mélodieux tout de même. Die Zimmermänner – Keiner ruft Cornelia an, après lui, étend des airs jazzy animés, d’une certaine portée. Varié, adroitement rassemblé, Als die Welt noch unterging est le parfait témoin d’un époque foisonnante. The Wirtschaftswunder – Bauernlife lui donne des volutes de valse enchantantes, Palais Schaumburg – Kinder der Tod des syncopes cold-wave maison sans défaut aucun, qui bien entendu s’écartent du droit chemin. Cretins – Samen im Darm poste un punk-rock dans le ton, classique mais efficient. Enfin Konstantin – Sing mir ein kleines Arbeiterkampflied, ludique dans ses sons, sans chair mais avec style, termine une vingtaine inattaquable, au terme d’une compilation généreuse et de qualité aussi régulière qu’optimale.