Clip en poche, EP ficelé, Télépagaille répond aux questions de Will Dum (photo avatar Aileol)…
Photo Julia Pomodoro
1. Télépagaille pour les (malheureux) néophytes, kezako ?? Comment vous est venue l’idée de former un groupe ?
Télépagaille c’est un groupe de chansons punk avec du synthé. On chante en français et les paroles tournent autour de notre quotidien. C’est un quotidien de la ville, répétitif, souvent terne mais avec des surprises colorées.
Pour la formation du groupe, on peut dire que ça s’est fait en deux étapes;
Raph : Avec Yacine on se connaît depuis un moment, et à force de traîner aux mêmes concerts garage/punk/trucs-wave, on a eu envie de créer cette musique nous aussi. Sans trop de but au début, mais ce qui nous plaisait c’était l’énergie du concert et le côté défouloir. Avec le peu d’expérience qu’on avait, on a commencé à faire des maquettes chez moi. Ça a donné les chansons qui sont sorties sur Limbo, le premier EP début 2023.
Pour le live, après une tentative ratée de formation en duo avec boîte à rythme, on a intégré Tanguy à la batterie, Mehdi à la guitare et Léo au synthé. En mars 2023 on jouait notre premier concert.
2. Discographiquement, vous avez à votre actif l’ep Limbo (janvier 2023). Que représente/signifie-t-il pour le groupe, marque t-il votre cheminement vers un son estampillé « Télépagaille » ? Existe-t-il, par ailleurs, une esthétique propre au groupe ?
Yacine : Les chansons sur Limbo on les a composées à deux avec Raph, dans son appart. Le premier EP a été enregistré complètement à la maison, avec juste une carte son et quelques instruments.
Ces morceaux, c’est notre premier contact avec un public. C’est aussi ce que les curieux peuvent écouter sur internet, et ce que les gens retiennent en concert depuis le début. C’est forcément un socle pour le son du groupe, qu’on a pas encore questionné étant donné que notre deuxième EP sort tout juste.
On est encore attachés à cette base là, l’aspect rapide et dansant, l’alternance entre des passages simples et d’autres un peu plus dissonants. Par contre pour les nouvelles chansons et le live on s’est un peu éloigné du chant monotone parlé très “proche” de l’oreille (qu’on entend dans Limbo), pour quelque chose de plus explosif.
3. On entend dans vos textes une lucide ironie, à l’attention de l’humain et des « supérieurs » entre autres. Comment vivez-vous l’époque actuelle, « contrebalancée » j’imagine par votre activité de musiciens ?
Tous les jours on est confronté à des structures qui définissent ce qui est possible pour chacun ou non. C’est un travail, l’injonction à être performant qu’on reçoit toustes, des normes ou nos propres peurs. Sans développer un propos politique directement dans les paroles, c’est un constat qu’on peut faire sur notre environnement. En même temps que de faire danser les gens, c’est important pour nous de porter leur attention sur ces questions avec des histoires un peu loufoques. De notre côté, on a tous un travail pas forcément lié à la musique, on est contents d’avoir avec le groupe un espace où on a plus de contrôle sur ce qu’on peut exprimer.
4. Un second et nouvel EP est prévu pour le 20 septembre, ouh yeah ! En attendant vous avez d’ores et déjà clippé le single « Boite de conserve », sa vidéo ayant vu le jour le 3 septembre. Que dit ce clip et s’agissant de l’ep, comment l’avez-vous conçu ? Doit on s’attendre à un contenu dans l’élan de « Limbo » ?
Le clip est tout juste sorti et on est super contents du résultat et de la réception ! C’est Léo (synthé) qui l’a réalisé, il a assemblé une équipe qui a fait un super travail. Le clip reprend le thème des paroles de “Boîte de conserve” : la transformation absurde d’un individu en boite de conserve, rongé par le quotidien urbain et monotone, entre béton et métro. Pour le reste, il faut voir le clip ! On a nos amis des Spaghetti Sluts qui ont joué dedans.
Pour le nouvel EP Traction, on a eu une approche un peu différente du premier EP. On l’a principalement composé à cinq. On a retravaillé ces morceaux au fil des concerts et c’est cette forme finale qu’on a enregistrée.
D’un côté de l’EP, on retrouve les sonorités post-punk bien garnies en synthé, présentes dans Limbo. De l’autre, certains morceaux (Docteur, Distributeur) ouvrent sur un son plus lourd un peu métal ou noise – sans perdre l’essence festive et bondissante du groupe.
Photo Léopold Nguyen
5. Qu’avez-vous prévu pour célébrer l’ep en question ?
On va faire une petite tournée et surtout notre release party ! La release aura lieu le 2 octobre, au Cirque Électrique à Paris. On invite deux groupes de Rennes : Margaret Tchatcheuse et Allein in der Badewanne, avec qui on fera quelques dates en Bretagne juste après la release. Ensuite on aura des concerts à Hossegor, Tours, en Belgique, et quelques autres dates qui se rajouteront à l’automne.
6. Dans quels formats sortira t-il ? Y-a-t-il un support auquel vous êtes plus particulièrement attachés ?
L’EP sortira en digital et en cassette. On aime bien le vinyle parce que c’est un bel objet avec une histoire, mais à notre échelle ça ne nous semble pas raisonnable. On avait déjà l’expérience de la cassette avec le premier EP. La cassette c’est abordable, ça prend peu de place. Les gens trouvent ça marrant et peuvent l’acheter plus facilement en concert aussi.
7. Vous êtes chez Le Cèpe Records, je suppose qu’il s’agit là de la structure idéale pour une formation comme la votre ?
Oui, Traction sortira sur le label et on espère pouvoir collaborer ensuite sur plus de musique et d’événements derrière ! Le Cèpe est bien actif sur notre scène à Paris, avec une approche aussi DIY, donc on est très contents de pouvoir bosser ensemble.
Photo Aileol