Sophie Verbeeck, artiste belge aux multiples talents, et Bernard Tanguy alias BT 93, s’associent au sein de Hum Hum. La première se Galle, se Sansonne aussi, dans la voix. Il lui arrive, toutefois, de dévier en faisant Fontaine couler. Le rendu est pop, rétro d’aujourd’hui. Ouverture, d’abord, offre un entrelac de cuivres et de synthés, rétro-futuriste dirai-je, aux voix d’ailleurs. Il se rythme, réellement concluant. Des cris surgissent, il y a de l’esthétisme sonore dans le boulot de ces deux-là. A, entre chant « classique » et incrustes descriptives, crédite à son tour Hum Hum. Pas très wild certes, tantôt trop poli pour ma personne, l’opus malgré ce constat regorge d’efforts valables. Le ver s’est glissé, d’une pop subtile, le démontre. Tout ça est distingué, les cordes et cuivres nappent le morceau. On décèle suffisamment de cadence, d’indolence poInt trop, alors on reste. Le Prince de Cendres, éponyme donc, m’ennuie un peu. Trop soft, on ne se refait pas! Je viens du rock, celui qui fait du bruit. Ca n’exclut pas, je le reconnais volontiers, la patine de ladite composition. J’ai d’ailleurs bien vite parlé: l’incartade survient, les guitares se durcissent, la voix ose. Pas mal.
La maison sauvage, qui flotte dans l’air voire dans l’ Air, suit dans la légèreté. Il s’enhardit, vif. On en note les synthés, chez BT 93 on sait ce qu’on en fera. Hum Hum façonne ses propres tableaux, Des oiseaux dans ma tête possède une marque certaine. C’est le cas du disque, dans son entièreté, qui il me semble, au fil des auditions, s’accroche à l’écoutant. Je l’aurais juste, en ce qui me concerne, épicé plus encore. Mais il assure, sur de ses textures. Evite, exotique, le fait tanguer. Il est, comme nombre d’autres, encerclé de sonorités ingénieuses. Il virevolte, concluant. Puis J’ai vu l’étoile, vaguement trip-hop, flemmard, fait dans le climatique. Il m’ennuie, pourtant ben serti, porteur de guitares acidulées. Limbo, ensuite, se saccade au gré d’un décor racé.
©Charlotte Tanguy
J’attends l’audace poussée, le sauvage sans chaines qui pour moi élèverait la galette, déjà de choix. Les cuivres reviennent, Poetry (slow remix) s’inscrit dans une veine posée. Je décroche, frustré, tout en admettant la portée du registre et la beauté de l’envolée gentiment triturée. Hum Hum fait bien les choses, honnête je le répète; Epilogue vient clore, pianotisé, synthétisé pour au final imposer ses abords, Le Prince de Cendres et sa prestance musicale récurrente, à la hauteur des deux êtres qui en font le sel.