On ne présente plus Mercury Rev, on s’attardera en revanche sur ce neuvième album splendide nommé Born Horses. Une collection de huit titres qui se faufilent entre jazz, ambient, folk et psychédélisme tout en présentant des vocaux introspectifs, songeurs, qui font resplendir le tout dans l’ombre. Mood Swings, amorce cuivrée, chant chuchoté, comme adressé au seul auditeur, dévoile l’opus. Superbe. La batterie frémit, les cuivres ensoleillent, on est sans plus attendre captivé. Ancient Love et son grisé classieux prend le relai dans les mêmes tons et en usant d’ atouts similaires, montant en intensité sans rompre. D’une beauté sans nom, Born Horses émerveille. Your Hammer, My Heart, de sa parure, saisit à son tour. Reste la sensation selon laquelle le chant nous intime, songeur et évocateur, de rester en phase. Bien volontiers on lui accède, Patterns et son intense marque nous plongeant à son tour dans le délice. Vers l’eden s’envole Mercury Rev, magnifique, auteur de sonorités en havre sécure.
Sur la deuxième moitié survient A Bird Of No Address, qui après son mitan s’emballe gracieusement. Born Horses impressionne, émotionne; le titre éponyme voit ses cuivres partir en vrille, libres, alors que le chant reste en suspends. Ce disque envahit l’espace, Everything I Thought I Had Lost lui confère bruit et patine sonique mêlés. Au sommet le groupe se perche, il n’a jamais eu à se raccrocher aux branches. There’s Always Been A Bird In Me a de plus le mérite de finir sur une note enlevée, rock et rageuse, à la Deus dirai-je. C’en est fait, Mercury Rev nous revient bourré d’envergure en signant un sans-faute intégral.
©Joe Magistro