Etran de L’Aïr vient d’Agadez, Niger. Original, il pratique un blues-rock touareg fin et virevoltant, que ce 100% Sahara Guitar bien nommé amène à l’orée de la transe quand ses passages s’étendent et/où se tendent. Ighre Massina, aux chants fervents, annonce et précise l’approche. Guitares bavardes, batterie saccadée, subtilité animée voisinent. On prend bonne note, à l’immédiat, de ce répertoire singulier. Erkazamane, voyageur, valide l’attractivité de ce quatuor turbanné. Sa rythmique ondule, ses guitares s’illustrent. Amidinine, dans le nerf des drums, dans la force des vocaux, trace une ligne vive. On n’a, alors, qu’à se laisser (em)porter. Igrawahi, d’un blues apaisé, jazze un peu. Etran de l’Aïr se distingue, Imouha le voit « retomber », si je puis dire, en se faisant moins alerte. Quoique…le morceau, assez vite, s’emballe et en se réitérant, entête.
La découverte est bonnarde, Erkimidiwane donne libre cours à ces chants d’un unisson impactant. Les genres se confondent, au profit d’un son exclusif; celui d’ Etran de L’Aïr, saharien et c’est pas rien. Chez Sahel Sounds, où sort l’objet, on se vantera à juste titre de l’éditer. Adounia l’honore, le trip est sans issue et se vit dans la communion. Indode lui met alors terme, conformément à l’esprit maison « 100% Sahara Guitar » qui tout à la fois, place Etran de L’Aïr en marge et le rapprochera de l’auditeur curieux, avide de sonorités audacieuses et qui le livreront à l’évasion.