Korkoj vient de Rennes, il évolue en trio. Sans chant il greffe piano, basse et et batterie et là où on pourrait craindre de douces effluves inoffensives, s’amuse à claquer le zbeul. XI est son nouvel album, sacrément longtemps après Tranche Finale mais qu’importe, La Led balourde d’emblée un raffut stylé où jazz, math peut-être mais j’en suis pas sûr et propension à s’écarter du droit chemin cohabitent. Le piano prend la tangente, revient quand ça lui prend à du plus « normal ». La Rose Et Le Glaire le fait briller, le drumming est souple et insistant. La basse serpente, les trames ainsi définies se passent de définition et c’est bien pour ça que j’en parle. Quand Harry Rencontre Barry, ça donne des bourrades nourries, soniques et convulsives. Le tout reste racé, c’est ici une constante. Varice Des Champs souffle un jazz nerveux, changeant, qui ne tient pas en place mais trouvera la sienne. Passé la surprise, on s’inonde ce ce bazar inédit. La Solitude Du Roi se raffine, à sa suite Camion Benne loin d’être ordure syncope et revêt des motifs bien trouvés. Le break se pose, c’est alors la fin.
Le registre est inattendu, parfois tendu. Opercule Poirot le malmène sans trop déjanter. Korkojazz, à la durée étirée, installe des passages soudainement bondissants, où les tambours cognent. Différent, Korkoj a le mérite d’innover, de s’affairer à s’insoumettre. Poirot, psyché, free et bref, l’y aide grandement. Humphrey Bitume, dans la vivacité, continue à détourner le jazz façon Korkoj et sachez que le j se prononce comme un ï. La mouvance s’y prête, il faut dire (je parle là de se faire détourner, dénaturer en somme). L’invention est ici reine, lorsque La Traversée Du Vide referme le couvercle de ce XI sur des pulsions une dernière fois déviantes et galopantes, racées, on se gausse d’avoir goûté la tambouille Korkoj, savoureuse, d’un contenu qui se passe d’équivalent.