Toujours présent, plus que jamais performant, Nada Surf nous revient avec un Moon Mirror dans sa ligne de conduite, marqué par son savoir faire poppy à guitares rutilantes. Nullement vieilli, le quartette enthousiasme l’audience dès Second Skin, entre « grattes », donc, de marque, et motifs synthétiques simples. La recette fonctionne, comme aux premiers jours. L’humain est en l’occurrence scruté, dans le mot, en tirant profit d’écrins scintillants. Globalement l’énergie, en outre, l’emporte assez largement. Le doux-amer fait mouche, In Front of Me No rocke et en présente l’impact. Nada Surf peaufine ses efforts, le titre éponyme l’amène à des sphères plus sensibles, délicates mais animées, dont les mélopées attirent. Losing, coup gagnant, fait dans l’orchestral « guitarisé » et là encore, le chant pop reconnaissable, l’étayage sans poids en trop assurent l’issue. Produit par le groupe lui-même avec l’appui de Ian Laughton (Supergrass, Ash), Moon Mirror enchante et jamais ne déchante. Intel and Dreams riffe durement, son rock tranche dans le vif.
Après ça The One You Want, « cordé », se saccade avec allure. Intacte en impact, la formation drivée par Matthew Caws déroule sans caler. New Propeller s’étoile, pop-folk, avant Open Seas et son allant pop-rock maison. Nada Surf séduit encore, le morceau dégaine de belles bourrades suivies de notes brèves mais notables. On se régale, X Is You rudoie dans l’éclatant. Ces gars-là ont du style, Give Me the Sun souffle du rythmé une fois de plus décisif. Moon Mirror rafle la mise, il prend fin quand Floater, subtile dernière touche, nous gratifie de son ressenti que des incrustes bourrues soulignent. L’essai est transformé, l’album impeccable et la patte Nada Surf magistralement perpétuée.
Photo Paloma Bomé