Michaël Potier est multi-instrumentiste, compositeur forcené, performer, artiste en feu. Enfin, c’est Bandcamp qui dit ça et c’est putain de vrai. Le gaillard monte et surtout démonte, mène plusieurs projets de front et en faisant face, usant à chaque fois d’un registre différent et complètement PSYCHIATRIQUE. Avec Diable Normal, le gonze se prétend death Jazz, indus expé, poésie intestinale. Tout un programme, perché et barjot, que Scorpion du siècle instaure dans un jazz ivre et bricolé. Soniquement c’est l’bouillon, La pute est blanche claque des vocaux déments. Aussi lo-fi qu’indus de derrière la lune, le titre confirme les divagations de Diable Normal l’anormal. Travelo je t’aime, jonché de voix une fois de plus cinglés, de pseudo-cuivres déréglés, pousse le délire plus loin encore. Jazz-noise peut-être, il laisse place à Je vais crever complètement fou (et on le croit), crise de vie sans raison, à l’eau de vie. Et le « plus pire », dans ce foutoir, c’est qu’on y prend goût. Blurp?, 1.24 de pâte indus que même Throbbing Gristle fuirait à l’opposé, part lui aussi dans le décor. Tout comme Le mystère des saints innocents, qui reste lui aussi un mystère. J’avais rarement entendu ça, THAGIS t’as qu’à bien t’tenir frérot!
Sous camisole délavée (l’hopital va mal) Caligula vomitorium, bruitiste, fait le mur de l’HP. Tribales les tripes de la femme morte, quand il en saute, l’accueille en pétant des notes alcoolisées. Le « chant » épaule des fusements de dingue. Chronologie de l’éviscération, dans une « gaité » déglinguée, laisse des ornières béantes. Il faut être fêlé, je me situe à l’occasion dans cette caste, pour s’enfiler ce truc. Réservé aux initiés, hors de portée des rangés, il est Mort au combat mais ne rend pas les armes. Majorette bestialisée, sans bâton, défile sous psychotrope. Diable Normal a craché son traitement, tout courant le soignant s’est carapaté. Allez écouter, camarades de cellule, ses autres ouvrages. Vous en ressortirez déboulonné, tel ce Final insectoïde chargé de finir, c’est le cas de le dire, Diable Normal et ses chansonnettes tout sauf proprettes, border et schizo à la fois, qui vocifèrent au beau milieu du chemin de fer et à prix entièrement libre.