Pour une fois que le recrutement, au sein de la R.H., est pertinent! Au départ il y eut Agapes, trio post-punk/doom constitué de Thibaut Doncker et Antonia Philippon qui se rencontrèrent il y a bientôt 10 ans, au boulot! Et ouais…mais après un LP éponyme et des scènes avec Whispering Sons, Rendez-Vous, Drab Majesty etc (tout de même!), le duo mue en Ressources Humaines. Le chant Disappears, l’instru prend les commandes. Thibaut Gemin, saxophoniste ayant entre autres œuvré avec Thomas de Pourquery, et Thomas Portier, au synthétiseur, qui tel un voyageur de la musique, a pris part à de multiples projets dont Furioso et le récent Lotus Blossom, se joignent à la paire initiale. Grand bien nous fasse à tous, l’opus qui de tout ça résulte est royal, pourfend les barrières et enchaine les régalades « doux-doom/free-jazz » avec une classe déconcertante. Attends bouge pas frère, Totem metatron et ses volutes de sax sur rythme balourd va te doomer comme il se doit. C’est aussi classe que feutré, aussi impactant que soudainement joueur. C’est sur douze titres que le gala se joue alors soies ready, déjà Ignem feram se délie dans de magistraux couinements. C’est un peu synth aussi, l’amalgame a des airs de jamais entendu. Ca peut virer cosmique, ça tient (surtout) pas en place. Poison miel, en ondulations dansantes, louvoie. Mon pote Thagis, qui avec son groupe de trainards fait de l’indus loufoque, adore tout comme moi. Je lui ai refilé le Bandcamp, repaissant sa soif de sonorités de niche. Il y entendra Vogue civilis, balafre noise groovy pas piquée des vers qui trace sa route sans demander son dû.
Du coup j’écris, ces gens-là si t’en parles pas tu faillis à ta mission. Fête atome, sorte d’électro-jazz au taquet -enfin en son début hein-, part en vrille à l’envi. Tracked and mixed by Romain Pasquier,
mastered by Brian Lucey, illustration & DA par Arrache toi un oeil. L’équipe est parée, dans l’originalité elle vogue. Danse atone vacille, se remet debout, met de sévères coups de trique. Dans ses traces Bleu noir saccade joliment, offre des trouées vives. Bleu nuit se colore psyché, doom aussi, sans choix tranché. Les reflets jazzifiants du quatuor, nul besoin de le repréciser, le font grandement reluire. Spectroscopie s’en tient à des abords sereins, il trouve sa place sans peine. Rêves électriques presse ensuite l’accélérateur, Ressources Humaines s’appuie sur un travail d’équipe infaillible. Ses breaks amorcent d’autres sentiers, sans qu’on s’y perde en chemin. Il rudoie tel qu’on l’escompte, Amours fantômes et ses sept minutes de spirales célestes mais marquées se fait comme le reste valoir. Enfin Charbonciel, qu’on penserait presque surf d’abord, se retient et de ce fait, coupe le souffle. Chez Ressources Humaines, de Montreuil, savoir-faire et innovation sont la règle, bien qu’il s’en passe, et assurent une douzaine passionnante dont la digestion ne se fait qu’au bout de quelques passages investis.