Odonata X-1 vient de Limoges, c’est initialement un duo constitué de Fabienne Albiac (guitar & vocals) et Steff Tej (guitar & vocals), qui en live bénéficient de l’apport de Stéphane Lhopiteau à la batterie. Après un premier opus sous étendard Odonata, le groupe sort ce COSMOMEGA psyché, prog’ tantôt mais pas trop rassurez-vous, doom et stoner, au brassage d’intérêt. L’éponyme Cosmomega embrume l’horizon, pour débuter, sur un tapis psycho-stoner de belle teneur. Ca dépayse un peu, par le biais du chant, jusqu’à créer des formes personnelles. Le rythme se brise, on reste dans les cieux. L’amorce est fréquentable, des susurrations s’en extraient. Nessuna Luce II en seconde salve prend lui un sentier plus sinueux, moins alerte, à l’avancée d’abord pataude mais qui ensuite s’enhardit. On voyage, porté par les vagues des limougeauds. Les guitares trashent, La Grande Giostra souffle de son côté un doom entre notes fines et passages torturés. L’Italien, me semble t-il, contribue à ce que l’auditeur se fasse à nouveau dérouter.
Odosphere, au mitan du disque, incante et louvoie là-haut, sans se définir avec exactitude. Odonata X-1 recourt à différentes mouvances, qu’il imbrique adroitement. Le trip instauré vaut le détour, Returning from the Twilight Zone en propose une version « lumineuse » en son début, pour ensuite faire dans le vaporeux cadencé. L’opus a du style, ses vocaux le charpentent avec pas mal d’impact. Je les verrais bien, ces ODONATA X-1, aux 1001 Bières de ma ville. Allez hop, le Bandcamp est envoyé! M’est avis qu’il aimera, Julien, au point de leur dénicher une venue. Pour l’heure Robot III, sur pas moins de douze minutes d’humeurs changeantes sans que le fait écorne le rendu, fait lui aussi ses preuves.
Photo Yann Brisson
COSMOMEGA, vous l’aurez compris, est un édifice majeur. De bout en bout, il parvient à attraper. Cosmomega Edit en ferme l’ultime chapitre en hantant le parterre, dans une version écourtée qui gagne encore en efficience. L’album hypnotise et brusque avec récurrence, sans ennui au coin du bois. ODONATA X-1 mérite l’attention, ça ne se réfute pas. On valide donc, dans un créneau hybride et maîtrisé, l’avènement de ce projet estimable et porteur de promesses audibles.
Photo Anne Loulef