Ce duo de Sydney, où le sax de Kirsty Tickle et le drumming animal de Jonathan Boulet font des merveilles d’expérimentation, j’adule. Alors un nouvel album, pensez-vous…comment le laisser passer? Crime In Australia est déviant, exubérant, il s’embrase et invente des contours. Coup De Gronk laisse le saxo jazzer, hors-cadre, et nous délecter de ses notes répétées. Le morceau nous aspire, on peut de temps en temps penser à Morphine mais la formule, dans les deux cas, est singulière et personnelle. L’instru est imparable, dans la foulée l’unisson homme-femme inonde Wake In Might et sa déjante entre saxophone insoumis et frappe infaillible. Même sans voix, Party Dozen nous cloue le bec. Money & The Drugs en est pourvu, ah non j’ai cru, mais dans le délire il convainc. Il fait le blues, un peu, mais enfiévré. Les poussées de la paire ne se repoussent pas. Les Crimes, cold et joueur dans ses sons, se modérant avant de repartir en glisse.
Superbe à enquiller, Crime In Australia éreinte l’adversaire. Sa personnalité le place à part, The Big Man Upstairs prend même des tons vocaux shoegaze qui ne font que le renforcer. Ca vire ensuite jazz-rock, ou quelque chose comme ça, dans le cri comme dans le racé. Judge Hammer lui s’offre des giclées acides, soniques, qui m’évoquent Thee Hypnotics et dans la foulée retombent sans perdre en accroche. Mais Party Dozen, dans ses terres, se passe d’influences. Peut-être même, suscitera t-il des vocations. Bad News Department, qu’on qualifiera d’électro-free, post-punk pété du casque, l’y aidera. Party Dozen fait feu de toute note. The Righteous Front, exotique et syncopé, funky, fait suer les corps.
Addictif, Crime In Australia fucks the norms. Piss On Earth au moins autant, comme le laisse présumer son intitulé. Psyché comme étiré, massif comme serpentant, sans contrainte aucune, il consacre Party Dozen et son merveilleux opus. Je ne m’en dépêtre pas, arrivé à son terme je gobe un Jon’s International Marketplace complètement débridé. A toute vitesse, il punk son free-jazz et balourde une noise hallucinante. Sonore à souhait, il constitue une fin sauvage et à l’image de Crime In Australia, libérée de tout complexe et de toute entrave quelle qu’en soit la teneur. Magistral.