Cœur-joie a pour membres des musiciens passés par des formations indé françaises de choix premier (Bootchy Temple, Volage, Pleasure Principle, Structures, Marietta). Réminiscences est son premier album, fait de neuf titres à la pop charmeuse. Les guitares se « tweetent », bellottes, les mélopées se déploient dans la douceur et une pincée de piquant vient relever le tout, comme sur le terme de Bluets par exemple. L’Île Du Diable se fait Aline, doté de la même patine poppy. Le texte a du corps, le chant est amical. C’est bien que pour ça qu’à l’instant on se laisse piéger, d’autant plus quand les morceaux s’emballent sans que leur éclat en pâtisse. Des cuivres arrivent ici, des synthés (Adrien d’Amiens, bien l’bonjour!) aussi et l’étoffe en tire profit. Les Années Moyen-Âge rutile, entre chant et description. On sent un groupe doué, il a de qui tenir. Il aime chantonner, chansonner, mais pas dans l’ennui que le genre parfois insinue. Ciel De Traîne (s’)ensoleille, racé. Après Allumettes au bout des Îles, Coeur-joie entérine ses dispositions.
Bluets, cité plus haut, coule sans hâte, avec assurance. Coeur-Joie est plus enlevé, ode à la vie aux traits rock bienvenus. Son terme se cuivre, puis Rescomuna lui succède avec, lui aussi, une certaine vivacité. Cœur-joie s’orne bien, les synthés à cet endroit virevoltent. Réminiscences a l’honneur, on en tiendra compte, de sortir chez Howlin Banana Records. Pour fêter ça dignement, il sert Verillons qui morsure joliment. Il nous gâte de bout en bout, Au Rythme Des Néons illumine sa route et lâche des salves 80’s enfin, je crois non? Peu importe, tout chez Cœur-Joie promet. Quand Serpentes sonne la fin on se faisant surf ‘n’ twee, on sait bien qu’avec ce projet point l’assurance d’une fiabilité avérée.