Pom Poko niche à Oslo, Champion est son troisième album. Galette indé parfaite, à la Breeders, il rocke dès Growing Story, instigateur de ce boucan entre sel noisy et mélodies sucrées. Les bons titres se suivent, My Family riffe façon Pixies et se saccade en se parant de motifs fins. Il y a là un coté joueur, à la Deerhoof. Le tempo s’emballe, le chant féminin enthousiasme. Champion, d’une pop claire qui flamboie, amicale, fait mouche. You’re Not Helping s’écorche un peu plus; Pom Poko, on l’entend, n’est jamais inerte. Il trouve les notes qui vont bien, le gimmick qui retient. Pile Of Wood brille mélodiquement, puis tranche plus franchement. Le quatuor a tout pour plaire, Bell dans une trame déliée se déploie dans l’aérien. On est bien, à écouter Champion. Go, rutilant, file comme train et riffe ardu, pas loin du post-punk avec, encore, des abords excentriques.
Plus loin Never Saw It Coming, à l’ombre des B 52’S, s’en sort tout aussi bien. Druid, Fox and Dragon lui emboite le pas, sans claudiquer, sur un rock hérissé que ses ritournelles allègent. Pom Poko, dont l’album sort chez Bella Union, assure de bout en bout. Pertinent, il se dispense de médiocrité. Big Life, en roulements bruitistes, fait définitivement la différence. C’est l’intégralité de Champion, en l’occurrence, qu’il faut mettre en avant. Fumble le clôt d’ailleurs avec élégance, céleste et orchestral sans que ça irrite. On y retournera assurément, conquis par l’éclat de l’ensemble.