Quartet « folk expé » grenoblois, La Cozna s’appuie sur des chansons traditionnelles françaises pour relater, en lien étroit avec nos vécus actuels, des bouts de vie d’humains. Il recourt à l’électro-acoustique, jonche son premier opus, ce Ni Nuit Ni Jour ni tout blanc, ni tout gris, ni tout rose, de sons inattendus. Avec une distinction vocale toute médiévale, il crée son propre répertoire et regorge de superbe. Partons donc à sa rencontre, Réveillez-vous scelle les présentations au son d’une musique folk raffinée, à l’instrumentation racée. Pour l’heure posée, la trame se fera plus tard hirsute, moins rangée. Marguerite en fait montre, il se « dérègle » non sans brio. Soniquement, on se régale. Textuellement, il y du parallèle. Antan, dans l’instant, on dirait que rien n’a bougé. Blanche biche valide, instantanément, la marque du groupe. Il s’emballe un peu, alors nous aussi, et livre une fin noire dronisante très free. La classe, avant La chasse et son groove notable. On navigue, sur Ni Nuit Ni Jour, de belles surprises en créations de choix.
©Tomas Bozzato
La Cozna joue en décalé, Les transformations convoque une voix masculine. Ici aussi, les mots stimulent et l’ombre point dans une « folk-noise » magnifique. La jardinière suit, fleuri, dont les motifs entêtent. Que de stratagèmes, tout de même, chez l’homme! La Cozna le conte, on en a pour notre compte. Ses errances expérimentales nous le rendent précieux, sans qu’il s’affiche comme tel. Quand j’étais fille à marier, où les vocaux se lient, reluit et s’emporte en enfantant un bruit maison. La Cozna joue bien, dévie bien, fait du bien tout en étonnant. Là-haut dedans la tour, passé une intro vrillée, déploie sa prestance chantée couplée à des incartades merveilleuses. Novateur à partir du daté, La Cozna mérite les honneurs.
©Tomas Bozzato
Rosette vire souillé, une fois de plus on salue l’issue. Le jardin des amours débute feutré, le Raffut Collectif qu’engendre La Cozna ne manque pas d’allure. Les amants sont volages rocke presque, sans rythme mais chatoyant. Enfin Songez à votre monde, noir en fond, rappelle que la mort toujours conclut et met pourtant de la vie, en clair-obscur où la seconde option prend le dessus, dans un opus non seulement imaginatif mais aussi singulier, dont la première écoute risque à coup sûr, passé le cap de l’assimilation, d’en entraîner bien d’autres.