De Daren Muti j’avais déjà causé, à l’occasion de son premier EP, pour sa folky dream-pop personnelle. Je récidive ce dimanche, pour parler d’un LP qui étend le charme, parfois trop prudemment à mon goût mais avec un certain…goût, de l’objet en question. L’opus a pour nom 10 Songs, il sonne boisé, vrai et sincère, et rêvasse joliment. A Path, chargé de l’inaugurer, le fait sous les meilleurs auspices. Souillé sans excès, finement joué, il poste un climat enveloppant. La voix est d’émotion, First Time lui aussi nous drape d’une subtilité que la batterie ici « secoue », aérienne mais les notes sur terre. Daren Muti, à l’évidence, n’a rien perdu comme on dit dans le sport. Sylish Decent, d’étoffe comparable, affirme l’approche Darenienne, non pas Mutique mais dans l’économie de surenchère. Ca lui réussit, de son Bristol nous prendrons bonne note et le ténu perdure, sensible.
On passe alors à Blue Bird, à l’envol peinard. Presque slowcore, 10 Songs a de quoi ravir. Là une incartade plus hérissée survient, dommage que le fait soit épars. On aime. The Night Truth, clippé ci-dessus, nage dans le ressenti. Daren est pur, son disque est sûr. Du haut du sol, sans toiser qui que ce soit, il fera foi. Clean Slate, obscur mais finaud, s’y glisse à la manière d’un Codeine. De légères griffures, ça et là, sertissent l’effort. Lament Song ensuite, dans les nuages, poursuit l’ascension. Uneasy, aussi céleste qu’orageux, ça va ensemble me direz-vous, prend le relais sans se défiler. Enfin Discover, dans l’exacte lignée de l’ensemble, conclut entre morsure avenante et majesté du jeu. Accompli, qualitatif, 10 Songs se passe de toute supercherie.