Bad Breeding vient de Stevenage, UK. Anti-fascisme, anti pas mal de choses et ça le distingue, il en est avec ce bien nommé Contempt à son 5ème album. Hardcore, punk et noise, il déblatère et ici, sur dix titres d’un impact fumant, glaviote une rancœur porteuse. Temple of Victory, en premier et sur une durée plutôt étendue, éructe et histoire de convaincre, lâche un pavé noise sous haute tension, groovy. Survival, juste après, riffe dynamite et laisse filtrer de grosses ruades hardcorisantes. Rapide, impossible à endiguer, il percute par tous les pores. Il breake, sans cesser de braiser. Puis se distord, colérique à souhait. Vindicatif, le groupe se hisse sur les sommets de sa mouvance. Devotion, à toute berzingue, défonce sans s’arrêter. Bad Breeding, bien que frontal, sait jouer. Son ire se communique, elle explose à la face de notre temps. Liberty, à clamer, se présente en torpille hardcore-punk massive et saturée. Tantôt le rythme se brise, sans que le voltage ne baisse.
A la moitié de la manif’ Discipline, indiscipliné, fuse à son tour. Il change de braquet, demeure bouillonnant lui aussi, et consolide un disque qui fera trembler les murs. Retribution, sous les deux minutes, les fera même s’écrouler. Des solos fous font irruption, puis Gilded Cage / Sanctuary braille autant qu’il rugit. Il pose toutefois le jeu, plus clair et fin, alternant bruit et calme relatif. Vacant Paradise, lui, scande une noise maison qui bien évidement fait des ravages. Contempt, volcan crachant, torche un Idolatry d’abord tempéré. Il file ensuite, dans une course effrénée, pour se faire dans la foulée plus saccadé. Boule de haine, il précède le terminal et éponyme Contempt. Un parpaing de fin ramassé, sans courbettes ni complaisance, qui ne fait « que » parachever une foutue galette, exemplaire dans le genre, allumée par des Anglais dont les capacités ne sont plus à démontrer.