Duo dark-folk toulousain, initié en 2014 par Victor-Yann Gand (associé à July Yule), qui n’est autre que le frère d’Alexandre Gand du Syndicat Électronique et d’Invasion Planète Recordings, SWESOR BHRATER voit ses obscures pépites renaitre sur support, remastérisées. Il doit l’idée à Pedro HIV+, du label UNKNOWN PLEASURES RECORDS, et on l’en loue car les sorties de la paire sudiste, devenues introuvables, valent de multiples auditions. On en trouve ici quatorze qui sous le Feu du Ciel, souterrain et j’aime l’idée de ce contraste, resplendissent derechef et pour l’ouverture se triturent, créant un espace d’angoisse où il fait bon quêter sa poisse. A Dream, dans la seconde qui suit, jette là une trame élégante, en clair-obscur troué par des motifs indus brefs mais remarquables. Musicalement on touche au ciel, en toute logique puisque le contenu s’inspire, largement, de la mystique des anciens dieux. To My Animals, dont les vocaux s’églisent, marquants, séduit dans son minimalisme chatoyant. Ce son, personnel, passera le cap du temps. The Moods, lente élévation, diaphane, reverse une beauté racée dans un tout qui n’en manque sacrément pas.
Plus loin Young Swesor, sorte d’électro-cold vocalisée là encore avec prestance, décorée avec mesure, de motifs en lumière qu’ils éteignent à l’envi, de cuivres, dirait-on, free, s’ajoute à l’ éloquente liste. The Forester lui emboite le pas en couplant clarté des sonorités et majesté « crooner nuptial » du chant. Il est alerte, difficile à qualifier et c’est là que réside l’attrait de SWESOR BHRATER. Alice, de ses secousses dark-folk aux guitares et synthés en noce, grince harmoniquement, flirte avec des tons 80’s. A l’écoute, et merci UPR encore une fois, c’est du miel que l’on récolte. Tragédie, en Français dans le texte, dramatise dans le soufre de ses notes. Des passages moins sombres contribuent, on en prend bonne note, à l’impact du titre.
Plaisir en poche, on poursuit au son d’un Sick Rose cold, sur rythme claquant, folk dépaysant. Superbe. On est à la croisée des genres, dans de l’étoffe SWESOR BHRATER. Till The Living Flesh Is Burned (Death In June cover), preuve de bon goût, drape de l’ombre et rend un hommage flamboyant, rugueux aussi, à l’artiste concerné. A deux organes, il reluit. I Was In Many Forms arrive alors, sobre, mystique, exalté. From Stone To Roots, dans son digipack, n’attend plus que ses acquéreurs. A Cradle Song, aux abords foklore, constitue en ce sens un argument supplémentaire. In Days To Come (Sol Invictus cover), avant de finir, offre un entrelac folk au style confondant, animé par des percus voyageuses. Enfin The Lover, de peau dark à l’instrumentation dépouillée et miroitante, boucle une parution magnifique, à la hauteur de son label d’appartenance.