Mythiques hambourgeoises post-punk, cold et subversivement punk, nées à l’aube des 80’s, les Xmal Deutschland voient leur premiers singles pointer sur support, par le biais de l’excellent label Sacred Bones Records. Huit titres sanctionnent la sortie, teigneux, dans l’élan d’un Schwarze Welt qui flirte aussi avec une forme de new-wave. Les riffs arrosent, la gouaille prédomine. Die Wolken, aux effluves de début grisées, venteuses, assène une cold-wave sulfureuse et dénudée. En une minute et vingt huit secondes, la messe est dite. Dans l’élan Großstadtindianer, punky et soniquement délirant, organique comme synthétique, complète la collection avec aplomb. Kälbermarsch s’inspire de cette fantaisie, ce brassage entre genres, ici presque dub par instants, pour lui aussi se faire valoir en instaurant une saute d’humeur rythmique bienvenue. Le recueil est précieux et ce d’autant plus qu’il est lié aux tout-débuts de la clique allemande.
Plus loin Incubus Succubus, qui en son amorce m’évoque le early Killing Joke, se place entre goth et post-punk, flanqué de la gouache inhérente au groupe. Le ton est frondeur, les chants délirent, le rendu est excellent. Et déviant, vous l’aurez saisi. Il grince, ensuite Zu Jung Zu Alt et ses gimmicks récurrents fait la différence, comme si c’était encore nécessaire. Blut Ist Liebe lui fait suite, alerte, froid et minimal, dans la dernière ligne droite d’une collection à s’écouter sans compter. Allein la clôt d’ailleurs dans une averse de sonorités acides, délectable, en fermer de rideau de ces Early Singles incisifs et sacrément addictifs.