Sur un énième projet Alexander Leonard Donat, délaissant l’effort 100% Solo, s’acoquine avec Thomas Schernikau sous le nom de Whole. Ensemble donc, ils jouent dix titres et un Hydra qui comme à l’habitude quand Donat est de la partie, ne manque pas de chien. Plutôt synth-pop, il se décline d’abord avec un Beast galopant, qui n’est pas sans rappeler -vocalement- Depeche Mode. Des traces indé subsistent, on a droit une fois de plus à un enrobage de choix. Sudden Hydra, aux soubresauts presque trip-hop, céleste mais alerte, dépaysant sur son second volet, plaira autant. Il vire au bruit, ou pas loin, avec panache. Ten Commandments lui fait suite dans une exploration électro spatiale, prenante, qui pousse l’effort plus loin. Whole vaut le détour, il use de sons inspirés. En termes d’ambiances, il est tout aussi fiable. Dead Deer, aux vocaux veloutés, trace une pop aux tendances larges. On s’en entiche, tant le savoir-faire s’entend. Le sonique n’est jamais loin, il épice le tout. Valson se place à mi-chemin, électro-pop enlevée qui breake dans les nuages.
La qualité persiste, je n’en suis guère surpris. I Am Your Shadow, entre légèreté et emportement, s’impose et poste une atmosphère à prendre en compte. Floodmarker fait de même, gorgé de bons sons. Les mélodies jaillissent, assombries par l’étayage. Electro et airs 80’s, à l’occasion, voisinent. A chaque chanson, ça prend sans délai. Le morceau s’emballe, sous le joug de son rythme. Rip fait dans l’EBM, dans l’exotique inventif également. Whole ne peut rester en place, il lui faut toujours créer. Il le fait fort bien, Flagstone et ses gimmicks décisifs claque et rallie. Enfin Morricone, terminaison ténue, acidulée aussi, arrive en dernier lieu pour sans flancher, couronner un opus à l’image de tout ce qui peut sortir sur ce label plus que recommandable qu’est Blackjack Illuminist Records.