Remonté, « contestant », BLAST CANDY dégoupille son Future drone killer. On y trouve dix titres « nique l’époque », révoltés, poétiques dans leur puissance. Ils fusionnent, un peu, et convainquent souvent. Allez go, aucune raison de se faire désirer. Future drone killer, éponyme, fouette un rock riffeur, un brin trituré, au refrain simple et répété. Efficace malgré sa brièveté, le morceau assure un début de valeur. Bad girl, un tantinet funky, aux mots inspirés, couple volutes vertigineuses et syncopes « fonk » bien jouées aux chants légers et à la narration saisissante. Ca groove, ça ondule, Blast Candy ne peut rester figé. Briser le silence, dont rien que le nom parle, tape un rock frondeur. Avec éloquence, il brise le silence. Plutôt que de se taire le projet associant Mira Victoria (vocals-lyrics), Tibo Brandalise (drums), Cedryck Santens (basse) et Caetona Malta (guitare) fait le choix de l’acte. Clock ticking bomb, qui m’évoque Skunk Anansie, explose dans une gerbe de guitares crues, varie les tonalités chantées, et étend encore un peu plus le champ de tir de ses géniteurs.
Rien à redire, la riot bat son plein. Blast Candy gronde, lève le poing, joue fort et assourdit les enc++++ qui régulièrement, pourrissent nos vies. Dark room, apaisé, calme le jeu. Belle transition, dotée de passages plus agités, puis on s’encanaille amoureusement avec La fille à roulettes, poème de nuit plutôt délicat mais qui monte en intensité jusqu’à presque imploser, sans le faire. At my front door, lui, fait plus de tapage mais plus que le noise c’est ici la musicalité qui prévaut. Le groupe joue bien, sans oublier de rougeoyer…et au passage fuck off toxic people!
Black mermaid, bluesy, rocke aussi. On est dans l’accompli, ici climatique. Je lui préfère, totalement, l’option percutante. Violence d’état, j’adore. C’est toi qui sème la violence. Tu vas payer la note, toi et tes potes vous allez dégager Manu ! Avec ça, déjà, t’en as pour ton compte. Qu’il décanille, giflé par le rock griffu de Blast Candy. La chanson déchire, portée par son ire. La formation parisienne fédère(ra), forte d’un registre ciblé. Le trépidant Victimologie, dédié à nos injustes morts, assassine. Un peu comme No One avec TSC et EJM, en 1995, sur ce quatre titres que je me vante de posséder.
Bref la messe est dite, on traverse des temps de fiente et BLAST CANDY dénonce à tour de bras, sans filtre ni faux mots, aidé en cela par une barricade de compositions qui variées, forment un tout bien campé et indivisible. Lequel, en live, me parait de nature à tout dévaster.
Photos Jeff Humbert/Sacha Ivanovic/Lola Frederich