Basés à Hambourg, les deux filles de Garlands attachent shoegaze et dream-pop. Leur nom évoque Cocteau Twins, dont l’éthéré peut se retrouver dans certains recoins de leur excellent Turn the sky. Lequel, à partir d’un lancinant et addictif -déjà- titre éponyme, exerce une emprise certaine. Dreamy, pas loin d’un My Bloody Valentine, le morceau séduit et livre de beaux chœurs. Il est suivi par Delete the mars, plus rythmé, d’un bruissant éclat. Je pressens le sans-faute, en averti de ce type de sortie. Polar zones, clippé plus bas, impose sa douce progression. Il est fait de brume, de ouate, et se pare de contours graciles. Cadencé ou plus figé, Garlands fait du bien. A l’écoutant, au fan, à celui qui en fait la découverte. Phone icons, atmosphérique, porteur d’un rêve sans heurts, disperse son sable. Avec Garlands on s’abandonne, je préfère toutefois ses élans débridés. Condor, noisy, en vagues acides, me comble. Cette paire est une trouvaille, j’en remercie le plus qu’occupé Chris Breuer.
Dark matter, shoegaze jusqu’au bout de ses guitares, de ses chants, dans une déferlante incoercible tellement elle se refuse à se presser, bourrue, sonique, offre quelques minutes de bonheur en plus. If the parma suits you, pas très loin du psychédélisme, porteur de guitares mordantes, d’un cheminement faussement tranquille, fait à son tour bonne impression. Sorti chez la pochette surprise records, où résident bon nombre d’opus à auditionner, Turn the sky dispose de pas mal d’avantages. Mark’s song le finit, entre début songeur et deuxième partie bien plus fougueuse. On est, pour une dernière fois, au carrefour des genres et Garlands borde son taf sur plus de dix minutes savamment contrastées, à l’issue d’un Turn the sky sans défaut audible.