Basée à Berlin, Kitty Solaris s’inspire de Sonic Youth, The Cure, The Velvet Underground et Cat Power. Depuis sa cuisine, entourée d’un arsenal sans surcharge, elle crée des pièces de choix qui étoffent ce James Bond à l’écorce douce-amère, bien pétrie. Girls & Music le démontrait déjà, l’opus que je décris le fait avec autant d’attrait. La Dame peut griffurer (l’entrainant et excellent Peace Train, aussi aérien qu’appuyé), à d’autres moments instaurer une vive subtilité comme avec le titre éponyme, en amorce de son disque. Tout lui réussit, sans avoir l’air d’y toucher elle parvient à ses fins. Follow the Beatniks, vaguement jazzy, l’amène à se délier. Go with the flow, saccadé, orné avec soin et mesure, poste lui aussi cette détente non dénuée de vie. C’est avec plaisir qu’on l’écoute, au gré de ses formats sans détours irritants. Lights out, presque folk, presque lo-fi, se dénude. Il s’anime et s’emphase avec douceur, concluant.
Les chansons abouties s’enchainent, Spring Air en est. Il dépayse un peu, s’élève dans des volutes peinardes façon Mazzy Star. A sa suite Ayahuasca, qui pareillement emmène ailleurs, use d’une légèreté prenante qui fait le charme de Solaris. Johnny and Mary, reconnaissable reprise, minimale, a du chien. Kitty fait bien les choses, ne brusque personne mais retient tout le monde. Sa dernière création, appelée Heroes, sert une pop-rock de choix, acidulée, qui secoue le tout sans virer au geyser. Dommage, on aurait apprécié mais il n’en reste pas moins que James Bond, constamment plaisant, mérite plus qu’une toute petite enquête auditive.